Le croisiériste Costa se renforce en Chine, où il fut pionnier

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Par Céline CORNU - Trieste (Italie) (AFP)
Publié le 01 mars 2019 - 14:47
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Un passant chinois prend en photo le paquebot Costa Venezia, à Monfalcone en Italie, le 28 février 2019
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© Miguel MEDINA / AFP
Un passant chinois prend en photo le paquebot Costa Venezia, à Monfalcone en Italie, le 28 février 2019
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Pionnier en Chine, le croisiériste Costa a choisi de se renforcer encore sur ce marché aux perspectives énormes, en lançant cette année et l'an prochain deux navires spécialement conçus pour les touristes chinois.

Le premier, le Costa Venezia, est inauguré ce week-end en grande pompe à Trieste, dans le nord-est de l'Italie. Dessiné sur le thème de Venise, il pourra accueillir 5.260 touristes chinois, qui voyageront entre Shanghai et le Japon.

Construit également par l'italien Fincantieri, son navire jumeau sera livré en 2020.

Le lancement du Costa Venezia "est un moment très important de l'histoire de Costa en Asie. C'est le premier navire que nous portons sur le marché qui a été conçu depuis le tout début en pensant aux touristes chinois", explique le directeur général de la filiale de Costa en Asie, Mario Zanetti.

Basé à Gênes (nord-ouest), Costa avait été visionnaire il y a 13 ans en étant le premier à proposer des croisières en Chine.

"En 2006, le marché des croisières n'existait pas dans ce pays. C'est vraiment Costa qui a lancé ce type de tourisme. Et désormais, le marché chinois est devenu le deuxième au monde, derrière l'Amérique du Nord", déclare à l'AFP Giuliano Noci, professeur de stratégie à l'école de commerce de Polytechnique à Milan.

- Enorme potentiel de croissance -

"De 2013 à 2016, le marché chinois des croisières a progressé de 70% par an, un chiffre impressionnant", ajoute l'expert. Et après la légère baisse enregistrée en 2017 en raison de la fermeture des routes vers la Corée du Sud, les perspectives de croissance sont colossales.

Le marché chinois "a atteint en peu moins de dix ans 2,5 millions de passagers" mais "les voyageurs chinois à l'étranger sont plus de 140 millions", souligne M. Zanetti.

"La croisière représente seulement 2% de ceux partant en vacances à l'étranger: ceci laisse clairement voir les potentialités de ce marché qui pourra devenir dans le futur le premier au monde", pronostique le dirigeant.

Néanmoins, souligne M. Noci, la croissance dépendra aussi de l'offre, "en particulier la capacité à séduire des touristes dans la partie plus centrale de la Chine, avec un marketing nouveau, alors que les habitants de Shanghai représentent pour le moment à eux seuls 40% des croisiéristes chinois".

Selon lui, les compagnies devront aussi développer une offre à même d'attirer les 25-40 ans, une classe d'âge à fort pouvoir d'achat "qui n'attend pas seulement une expérience culturelle mais aussi une vraie aventure".

- 11 salles de karaoké -

Le Costa Venezia plonge les touristes dans une atmosphère résolument vénitienne. Le hall est baptisé place Saint-Marc, des gondoles sont présentes à bord et des serveurs habillés en gondoliers évoluent au son du Rondo Veneziano.

Mais pas question pour autant de désorienter la clientèle. Les restaurants proposent des plats italiens "mais aussi de la cuisine authentiquement chinoise", souligne M. Zanetti. Et le paquebot compte 11 salles de karaoké, dont les Chinois raffolent.

"Les exigences des touristes chinois sont très particulières. Ce qu'ils mangent, notamment au petit-déjeuner, est différent, tout comme ce qu'ils font à terre, avec une prévalence du shopping", note M. Noci.

"Une des erreurs des compagnies est parfois de proposer trop de nourriture occidentale alors que les Chinois pour une question d'enzymes ne la digèrent pas. L'alimentation doit être donc très asiatique, avec quelques propositions occidentales", explique-t-il.

Le groupe Costa (Costa Croisières, Costa Asia et Aida Cruises), qui prévoit d'investir 6 milliards d'euros de 2018 à 2023 pour acheter sept navires, comptera alors une flotte de 34 bateaux, dont cinq en Asie/Chine.

Sa maison mère Carnival est également engagée avec Fincantieri dans une co-entreprise avec le chinois CSSC pour construire sur place des navires de croisière dédiés uniquement au marché chinois.

Une alliance qui a parfois suscité des inquiétudes sur un possible transfert de savoir-faire.

Interrogé sur le risque d'être écarté à terme du marché par les croisiéristes chinois, M. Zanetti balaye cette possibilité: cette alliance "se déroule dans un esprit de partenariat et dans un marché à faible taux de pénétration. Plus les croisières sont représentées sur ce marché, plus il y a de perspectives de croissance".

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