Post-Brexit : l'inconnu pour de nombreux petits aéroports en France

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Par Olivier GUERIN - La Rochelle (AFP)
Publié le 12 janvier 2019 - 10:50
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La tour de contrôle de l'aéroport d'Orly, le 27 septembre 2014, près de Paris
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© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP/Archives
La tour de contrôle de l'aéroport d'Orly, le 27 septembre 2014, près de Paris
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L'hypothèse d'un Brexit sans accord fait peser sur les aéroports en France un risque de contrôles "à cinq ou six étapes" et de longues attentes, avec une inconnue particulière pour les petites structures qui dépendent du trafic britannique, s'inquiète le président de l'Union des aéroports français.

En cas de "hard Brexit" (Brexit dur), "il est possible qu'il y ait cinq ou six étapes" pour entrer dans l'espace européen, prédit Thomas Juin dans une interview à l'AFP. "Le contrôle du passeport (...), la prise d'empreintes digitales, le questionnement sur l'objet du déplacement, le lieu de séjour, les moyens financiers du voyageur, un éventuel contrôle approfondi dans un espace isolé dans l'aéroport et le contrôle des bagages. Plus le visa, même si les conditions d'obtention seront simplifiées".

"Et pour sortir du territoire européen, précise le président de l'UAF, qui dirige aussi l'aéroport de La Rochelle-Île de Ré, il y aura en plus une procédure de détaxe auprès de la douane parce que les Anglais récupéreront la TVA. Cela pourra excéder les deux heures d'attente..."

Par conséquent, il faudra trois zones distinctes: pour le contrôle, pour le contrôle isolé et la zone de détaxe. "Cela aura un coût" pour les aéroports, prévient M. Juin.

Selon lui, faute d'accord préalable sur le Brexit d'ici au 29 mars, "il devrait y avoir une période transitoire jusqu'en décembre 2020 pour continuer dans la configuration actuelle, le temps de s'adapter aux changements".

Afin d'éviter l'interruption totale du trafic aérien entre l'UE et le Royaume-Uni, la Commission européenne a adopté en décembre deux mesures pour assurer "une connectivité de base", toutefois nullement comparable aux conditions du Ciel unique européen.

Mais ces mesures n'entreront en vigueur que si Londres accorde des droits équivalents aux transporteurs aériens de l'UE.

En France le "trafic britannique", c'est-à-dire les passagers d'un vol venant ou à destination du Royaume Uni, quelle que soit la nationalité, représente 13,5 millions de personnes, soit 6,8% du trafic, selon les chiffres UAF pour 2017.

Mais plus l'aéroport est petit, plus cette part augmente. À Paris-Charles de Gaulle (69 millions de passagers), elle se situe à 6% environ. Pour Nice (13,8 millions) Bordeaux ou Nantes, "elle est déjà de 15%, souligne M. Juin. Et pour les aéroports de proximité, elle est énorme : 49% à La Rochelle (sur 221.000 passagers), 82% à Chambéry (sur 186.000), 90% à Limoges (sur 308.667 passagers)".

Pour autant "la survie des petits aéroports n'est pas en jeu", estime M. Juin. "Les premiers qui pourraient donner l'alerte d'une baisse du nombre de passagers sont les compagnies aériennes à travers les réservations. Mais il n'y a rien en ce sens".

Mais après 2020 et la fin d'une période transitoire ? "Je ne sais pas", concède-t-il. "C'est très lié à la macro-économie. Les Anglais qui ont des liens avec la France reviendront. Mais quel sera l'état de l'économie britannique et son impact sur les réservations ? Je ne sais pas."

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