Swiss Re et Softbank abandonnent leur projet de prise de participation

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Par Nathalie OLOF-ORS - Zurich (AFP)
Publié le 28 mai 2018 - 17:07
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Le groupe japonais Softbank voulait prendre une participation minoritaire dans le réassureur Swiss Re
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© KAZUHIRO NOGI / AFP/Archives
Le groupe japonais Softbank voulait prendre une participation minoritaire dans le réassureur Swiss Re
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Swiss Re et le japonais Softbank ont mis un terme à leurs discussions sur une éventuelle entrée du groupe nippon au capital du réassureur helvétique, sans véritablement surprendre les marchés alors que les doutes sur la transaction s'étaient accumulés.

"Swiss Re et SoftBank Group Corp ont convenu de mettre un terme aux discussions", a indiqué lundi le groupe zurichois dans un communiqué, sans toutefois fermer complétement la porte au groupe japonais.

Swiss Re compte continuer à avancer dans les nouvelles technologies, en s'appuyant sur ses ressources en interne mais aussi en collaboration avec des tiers, a précisé le groupe suisse.

Dans ce cadre, il pourrait envisager des pistes de travail avec les entreprises gravitant dans la sphère de Softbank, qui compte parmi les investisseurs de référence dans les nouvelles technologies.

En février, Swiss Re avait surpris en dévoilant qu'il avait engagé des discussions avec Softbank pour envisager de laisser le groupe japonais de télécommunications prendre une participation minoritaire dans son capital.

D'emblée, le groupe suisse avait toutefois insisté sur le fait qu'il n'y avait aucune certitude qu'une transaction soit conclue. Il n'avait également donné aucune indication quant à la taille de l'opération.

Cette prise de participation de Softbank dans Swiss Re lui aurait notamment permis de pouvoir compter sur un actionnaire solidement ancré dans son capital, avait par la suite expliqué le patron de Swiss Re.

Bien qu'inhabituelle, cette éventuelle transaction avait été accueillie favorablement par les investisseurs.

Fondée en 1981 comme modeste société de distribution de logiciels et d'édition de presse informatique, introduite en Bourse en 1994, SoftBank est aujourd'hui un groupe protéiforme, actif notamment dans les télécoms.

Via le fonds SoftBank Vision Fund (SVF), il compte parmi les investisseurs de référence dans les nouvelles technologies, notamment dans la robotique (avec le rachat entre autres du français Aldebaran en 2012), les semi-conducteurs ou le commerce en ligne. Il est notamment le premier actionnaire du géant chinois Alibaba.

Swiss Re est, lui, un des grands noms de la réassurance, faisant office d'assureur pour les assureurs. Il dispose d'une importante expertise dans les nouvelles technologies à travers des travaux de recherches visant à cerner les risques émanant des nouvelles technologies et ainsi pouvoir les appréhender et les couvrir.

Les analystes financiers avaient estimé que ce rapprochement avec Softbank allait probablement lui permettre d'enrichir cette expertise.

-Doutes dissipés-

Début avril, lors d'une journée dédiée aux investisseurs, le groupe suisse avait toutefois quelque peu refroidi les attentes des marchés, laissant entendre que la participation envisagée se situerait plutôt aux alentours de 10% alors que le chiffre de 30% circulait dans les rumeurs de marché.

Début mai, l'agence Bloomberg avait ensuite rapporté que les discussions étaient au point mort, s'appuyant sur des sources proches du dossier sans les nommer.

Lors de la publication des résultats trimestriels, le patron de Swiss Re s'était contenté de dire que les discussions se poursuivaient sans donner de détail, ce qui avait de nouveau alimenté les doutes sur l'opération.

A 09H26 GMT, le titre s'appréciait de 1,02% à 91,56 francs suisses. En comparaison, le SMI, l'indice des valeurs phares de la place suisse, grimpait de 0,52%.

L'abandon des discussions "n'est pas vraiment surprenant mais est toutefois quelque peu décevant", a réagi Stefan Schuermann, analyste chez Vontobel, dans un commentaire boursier.

Une telle transaction aurait permis à Swiss Re de disposer d'un actionnaire minoritaire amical dans son capital, mais aussi aux deux partenaires de tirer mutuellement parti de leurs forces en matière technologique, a-t-il argumenté.

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