Dans l'Yonne, dernier hommage à Sophie Lionnet, jeune fille au pair tuée à Londres

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Par Olivier DEVOS - Sens (France) (AFP)
Publié le 06 juin 2018 - 21:31
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La mère de Sophie Lionnet, Catherine Devallonne, après la messe de funérailles à la cathérale de Sens (Yonne), le 6 juin 2018
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© Bertrand GUAY / AFP
La mère de Sophie Lionnet, Catherine Devallonne, après la messe de funérailles à la cathérale de Sens (Yonne), le 6 juin 2018
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"Depuis que tu es partie, la maison est vide." La mère et les proches de Sophie Lionnet ont rendu un dernier hommage à la jeune fille au pair tuée par ses employeurs à Londres, lors de ses obsèques célébrées mercredi dans l'Yonne.

"Tous les jours nous pensions à toi, aujourd'hui tu rentres, malheureusement pas comme nous l'avions pensé", a dit sa mère, Catherine Devallonné, dans la cathédrale de Sens, où 150 personnes étaient rassemblées. "Aujourd'hui, je perds un enfant, que j'aime et que j'adore."

Un ancien camarade de classe décrit "la personne la plus gentille et la plus douce". Un professeur de lettres parle de sa "meilleure super élève", une fille "introvertie, sage, silencieuse" mais qui avait su "créer la surprise" et se révéler lors d'une pièce de théâtre ou d'un voyage à Amsterdam.

Puis les mots de la jeune fille de 21 ans ont résonné dans la cathédrale. Un texte retrouvé et lu par sa mère. "Ne prenez pas mon silence pour de l'ignorance, mon calme pour de l'acceptation ou ma gentillesse pour de la faiblesse".

"Si vous m'aimez, je serai toujours dans votre coeur. Si vous me détestez, je serai toujours dans votre tête", avait-elle écrit. Originaire de Troyes (Aube), elle avait aussi vécu dans l'Yonne, où sa mère réside. Elle reposera désormais au cimetière de Sens, dans une sépulture familiale.

Le cadavre calciné de Sophie Lionnet avait été retrouvé le 20 septembre 2017 dans le jardin d'une propriété du sud-ouest de la capitale britannique, présentant de multiples fractures, aux côtes, au sternum, à la mâchoire. En raison de l'état du corps, la cause exacte de la mort n'a pas pu être déterminée.

Ses employeurs, Ouissem Medouni, 40 ans, et Sabrina Kouider, 35 ans, deux Français, avaient été arrêtés dans la foulée, puis jugés à partir du 19 mars devant la cour criminelle de l'Old Bailey à Londres.

- Famille soudée -

Tous deux plaidaient non coupable de l'accusation de meurtre, évoquant un accident et rejetant chacun la responsabilité sur l'autre. Ils avaient cependant reconnu avoir tenté de brûler le corps.

Le 24 mai, ils ont été déclarés coupables du meurtre de la jeune Française mais ne connaîtront leurs peines que le 26 juin.

La jeune fille s'occupait des fils de Sabrina Kouider, âgés de 8 et 4 ans. Arrivée à Londres en janvier 2016, elle n'avait jamais pu rentrer en France et vivait sous l'emprise de ses employeurs, qui lui donnaient peu à manger, ne la payaient quasiment pas et la battaient, selon des voisins.

Nourrissant le fantasme que Sophie Lionnet faisait partie d'un complot visant à droguer et abuser sexuellement des membres de leur famille, le couple avait fait subir à la jeune fille des interrogatoires musclés. C'est au cours de l'un d'eux qu'elle aurait été torturée et battue avant d'être tuée.

Mercredi, fleur blanche à la main, une famille "soudée" est venue à Sens dire au revoir à Sophie, aux côtés d'amis et de connaissances.

"On vit un cauchemar. On a toujours été très proches avec mon frère", raconte l'oncle paternel de la jeune fille, Gérard Lionnet, 57 ans, qui vit près de Troyes. "On gardait Sophie presque un week-end sur deux pendant les vacances", se souvient-il.

"Il fallait que je sois là, pour les soutenir. La famille est soudée", insiste Lucie Vandensteen, 34 ans, une cousine de la maman de Sophie venue du Nord. "Quand elle a dit qu'elle voulait aller en Angleterre j'avais trouvé ça génial."

"On ne saura jamais ce qui s'est passé. Mais maintenant il faut que justice soit faite", ajoute-t-elle, disant espérer une peine maximale pour les meurtriers de sa petite cousine.

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