Explosion de l'usine AZF en 2001 : l'entreprise et l'ex-directeur définitivement condamnés

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Par AFP - Paris
Publié le 17 décembre 2019 - 17:18
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Le site de l'usine AZF à Toulouse après l'explosion, le 21 septembre 2001
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© Eric CABANIS / AFP/Archives
Le site de l'usine AZF à Toulouse après l'explosion, le 21 septembre 2001
© Eric CABANIS / AFP/Archives

L'ancien directeur de l'usine chimique AZF et la société exploitante ont été définitivement condamnés mardi, 18 ans après l'explosion qui avait fait 31 morts à Toulouse, la Cour de cassation ayant rejeté leurs pourvois.

Le 31 octobre 2017, au terme du troisième procès de cette catastrophe industrielle majeure, l'ex-directeur Serge Biechlin avait été condamné à 15 mois de prison avec sursis pour "homicide involontaire", et la société gestionnaire du site, l'entreprise Grande Paroisse, à l'amende maximale de 225.000 euros.

Mais à peine l'arrêt rendu, leur avocat avait annoncé un pourvoi en cassation. La plus haute juridiction de l'ordre judiciaire a rejeté mardi ces recours contre l'arrêt de la cour d'appel de Paris. Il n'y aura donc pas de quatrième procès et la bataille judiciaire qui a duré dix-huit ans est close.

A 10H17 le 21 septembre 2001, une très violente explosion dans l'usine chimique toulousaine à haut risque entraînait la mort de 31 personnes, dont 21 sur le site. Des milliers de personnes étaient blessées.

Lors du premier procès en 2009 à Toulouse, Serge Biechlin comme l'entreprise avaient été relaxés au bénéfice du doute. Ils avaient en revanche été lourdement condamnés en appel en 2012. Mais cette condamnation avait été annulée par la Cour de cassation pour défaut d'impartialité d'un magistrat.

En octobre 2017, la cour d'appel de Paris avait considéré que Serge Biechlin comme l'entreprise, poursuivie comme personne morale, étaient coupables de "fautes caractérisées" commises par "maladresse", "négligence" ou encore "manquement aux obligations de prudence".

"C'est un arrêt un peu décevant", a réagi pour l'AFP leur avocat, Me Daniel Soulez-Larivière, jugeant que dans ce dossier "un peu monstrueux" et "qui se termine par des sophismes, on trouve la pathologie du système judiciaire français".

Satisfaction en revanche du côté des victimes: "le débat est enfin clos sur la cause, connue et identifiée, qui est celle de l'accident chimique par une suite de négligences, et cela est important pour les familles", a relevé Me Stella Bisseuil.

"C'est un soulagement après 18 ans de procédures où Total a déployé des moyens colossaux pour éviter une condamnation", a pour sa part commenté Philippe Saunier, de la Fédération nationale des industries chimiques CGT.

"Mais on en reste à une condamnation de principe, ce qui est insuffisant", a-t-il ajouté, s'alarmant aussi d'une "régression en cours sur la protection des salariés et de la population" face à ce type d'accidents, notamment attestée selon lui par l'incendie de l'usine chimique Lubrizol à Rouen.

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