Fiona : le procès en appel suspendu après un vif incident d'audience

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Par AFP
Publié le 13 octobre 2017 - 18:31
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Ce devait être le procès de la seconde chance pour connaître la vérité sur la mort de Fiona. Mais la mère de la fillette et son ex-compagnon, jugés en appel depuis une semaine par les assises de Haute-Loire, n'ont encore fourni aucune information nouvelle.

Pour les parties civiles, qui espéraient faire craquer les deux accusés, le temps presse. Déjà cinq jours que les débats ont commencé, sans que l'on en sache davantage sur les "coups mortels" dont Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf répondent devant la cour du Puy-en-Velay, qui se prononcera d'ici au 20 octobre.

En première instance, en novembre 2016 à Riom, la jeune femme avait été acquittée de ces violences et simplement condamnée à cinq ans de prison pour avoir menti en 2013 sur la disparition de sa fille de cinq ans. Son ancien concubin avait écopé de 20 ans de réclusion.

Cette semaine, ils ont crié leur innocence. "La mort de Fiona, elle était pas voulue. C'était un accident mais je ne suis pas médecin légiste", a lancé Cécile Bourgeon.

Et Berkane Makhlouf d'assurer qu'ils ne sont "pas des criminels", en regrettant que le corps de l'enfant n'ait pu être autopsié, faute d'avoir pu retrouver le lieu où le couple dit l'avoir enterré, près de Clermont-Ferrand.

Mais comment croire ceux qui sont tombés dans le discrédit depuis quatre ans, en mentant à la France entière? Comment démêler le vrai du faux dans leurs accusations réciproques et leurs multiples versions?

"Il m'a enfoncée, je l'ai enfoncé. J'ai déversé ma haine, toute ma rage", explique Cécile Bourgeon au sujet de leurs aveux à Perpignan, en septembre 2013. Trois ans plus tard, autour du premier procès, elle disait encore tout et son contraire à deux surveillantes de prison.

- 'Alliance' -

Au Puy-en-Velay, chacun joue sa partition. Makhlouf, volubile, intervient à tout va, sans y être invité, et parfois pour des détails, car au dernier procès, "sans parler", "il avait pris 20 ans".

A l'inverse, Cécile Bourgeon semble peser chaque mot avant de répondre, comme pour éviter des pièges. Elle préfère le silence aux déclarations fracassantes et vindicatives de l'an dernier.

Elle avait alors déclaré vouloir d'autres enfants. Depuis, elle s'est fait tatouer le prénom de sa fille, ce "beau bébé de 51 centimètres et 3,430 kilos" à la naissance, pour laquelle elle avait eu peu de mots en première instance. Aujourd'hui, la psychologue qui la suit en prison la trouve "plus authentique".

Mais plus la tension monte, moins l'accusée - que ses avocats surveillent pourtant comme du lait sur le feu - parvient à se maîtriser.

Quand sa mère est interrogée mercredi soir, Cécile Bourgeon s'empare du micro et lance à ceux qui la bombardent de questions : "Si vous ne vous calmez pas, je vais m'en mêler!". Puis, à l'avocate d'une association de protection de l'enfance, Me Marie Grimaud, chaussée d'escarpins : "on n'est pas en discothèque à danser en talons".

Jeudi, l'intervention d'une ancienne voisine et amie, qui exhorte les deux accusés à dire la vérité, la fait sortir de ses gonds. "Si tu veux jouer, on va jouer, d'accord ! Tu peux te regarder dans une glace, toi ? Ça m'étonnerait ! Moi ? j'ai la conscience tranquille, pas toi. Attention !", lance-t-elle à Berkane Makhlouf.

- Soupçon -

Les anciens partenaires vont-ils s'affronter ? Ou s'en tenir au pacte que les parties civiles les soupçonnent d'avoir passé? "Ils ne se tirent pas dans les pattes et il y a une alliance entre leurs avocats", résume le père de Fiona, Nicolas Chafoulais.

C'est précisément ce soupçon qui a provoqué vendredi après-midi un vif incident d'audience, qui a contraint à l'ajournement du procès jusqu'à lundi.

Jugeant que leur probité a été mis en cause par des allusions de Me Grimaud, les avocats des deux accusés ont quitté le palais de justice. Ils ont été commis d'office par le président. Mais reviendront-ils lundi ? En cas d'absence, le procès pourra se tenir sans eux, ou être reporté.

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