Force ouvrière en congrès à Lille pour tourner la page Mailly

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Par Déborah CLAUDE - Lille (AFP)
Publié le 23 avril 2018 - 09:51
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Pascal Pavageau le 4 avril 2018 à Paris, nouveau secrétaire général de Force ouvrière
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© JOEL SAGET / AFP/Archives
Pascal Pavageau le 4 avril 2018 à Paris, nouveau secrétaire général de Force ouvrière
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Force Ouvrière s'apprête à tourner la page Jean-Claude Mailly lors de son congrès qui s'ouvre lundi à Lille. Très contesté ces derniers mois par ses troupes, l'actuel secrétaire général du syndicat passera la main à Pascal Pavageau.

Après 14 ans à la tête de FO, Jean-Claude Mailly s'attend à un congrès mouvementé. Il est prévu qu'il s'exprime lundi, puis jeudi après des prises de parole de militants, qui risquent fort de revenir sur l'épisode des ordonnances travail.

Entre 3.000 et 4.000 personnes sont attendues au Grand Palais de Lille de lundi à vendredi.

Ont été conviés lundi la maire de Lille, Martine Aubry, ainsi que Xavier Bertrand, ex-ministre du Travail UMP et désormais président du conseil régional des Hauts-de-France, des invitations politiques rarissimes.

L’élection du nouveau secrétaire général, par le Parlement du syndicat (comité confédéral national, CNN), se déroulera vendredi.

Outre des prises de parole qui s'annoncent rudes, un des thermomètres du mécontentement sera le vote du rapport d'activité de l'actuel secrétaire général. Son score sera scruté.

"Compte tenu des difficultés de positionnement et de ligne cette année, et c'est un euphémisme, les militants attendent clairement une ligne", explique Pascal Pavageau, seul candidat à la succession.

Une partie des troupes FO ont en effet jugé trop conciliantes les positions de Jean-Claude Mailly sur les ordonnances Macron réformant le droit du travail, alors que FO avait défilé aux côtés de la CGT pour s'opposer à la loi El-Khomri un an plus tôt.

Jean-Claude Mailly a accepté la concertation avec le gouvernement et refusé de descendre dans la rue. Ce qui n'a pas empêché certaines fédérations -- par ailleurs très autonomes -- de manifester aux côtés de la CGT cet automne.

Il dit "ne rien regretter" de ses positions et laisse entendre également qu'à quelques mois d'un congrès, les remous sont un grand classique.

- Faire contrepoids à "Jupiter" -

Pour lui succéder, Pascal Pavageau, un ingénieur en travaux publics de 49 ans est en piste depuis 2011. Il pronostique un congrès "hard rock", clin d'oeil appuyé au style de musique qu'il affectionne.

S'affichant comme plus "direct" face à un exécutif qui est "une bête de com'", il a déjà commencé à sortir le bazooka. Et s'en prend à un Macron "Jupiter" qui ne supporte pas "les contrepoids" que sont notamment les syndicats. "Contrairement à ce que pense Jupiter le monde n'a pas démarré en 2017", cingle-t-il.

Il se présente en pacificateur, candidat "de la base", l'indépendance en bandoulière, "sans carte au PS" en particulier pour se démarquer de son prédécesseur.

A ses côtés, une jeune garde, soit six nouvelles têtes sur 13, qui vont faire leur entrée au bureau confédéral. Il promet de rajeunir et de féminiser le syndicat, voulant même "faire sauter le plafond de verre" dans un paysage ultra-masculin.

Il a aussi précisé qu'il "ne valide pas le chiffre de 500.000" adhérents inchangé depuis 2011 et devrait faire les comptes pour annoncer un chiffre "au plus tard à la fin de l'année".

FO, qui a récemment fêté ses 70 ans, est le troisième syndicat en termes d'audience et a du chemin à rattraper concernant son implantation dans les entreprises. Il est en revanche premier dans la fonction publique d'État dont est issu M. Pavageau.

A 65 ans, Jean-Claude Mailly quittera, lui, la scène nationale et a récemment déclaré qu'il allait "prendre un mandat" au Comité économique et social européen.

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