La SPA dans la tourmente, perd sa présidente

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Par AFP - Paris
Publié le 17 juin 2018 - 14:25
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Un chat est photographié, le 16 octobre 2007 au refuge de la SPA (Société protectrice des animaux) à Gennevilliers.
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© JOEL SAGET / AFP/Archives
Un chat est photographié, le 16 octobre 2007 au refuge de la SPA (Société protectrice des animaux) à Gennevilliers.
© JOEL SAGET / AFP/Archives

La vénérable Société protectrice des animaux (SPA) se retrouve au coeur d'une nouvelle tourmente, avec le départ annoncé de sa présidente après plusieurs mois de crise.

Natacha Harry a annoncé dans le JDD de dimanche qu'elle présenterait sa démission le 16 juillet lors du conseil d'administration.

"Je fais ce choix d'abord pour protéger l'association des violentes attaques dont je fais l'objet", déclare-t-elle.

"Une poignée de personnes mènent depuis quelques semaines une campagne insensée à mon encontre qui est de nature à fragiliser la SPA. Il est responsable, je crois, de me mettre en retrait de cette maison où je me suis investie bénévolement depuis 2013", explique-t-elle, dénonçant des "attaques ignobles et mensongères".

La SPA traverse depuis plusieurs mois une crise en son sommet, marquée par le licenciement, décidé en début d'année, de plusieurs responsables - notamment des directeurs général, administratif et financier.

"Ces personnes ont adopté des attitudes incompatibles avec leurs fonctions et l'éthique de la SPA. Elles ont fait preuve d'un intolérable irrespect envers des donateurs, des salariés, des bénévoles et moi-même. Leur licenciement a été décidé à l'unanimité en conseil d'administration", affirme Mme Harry, précisant que des recrutements sont en cours.

Pour Joël Pain, l'ex-directeur général de la SPA, les accusations portées à son encontre pour justifier son départ sont "diffamatoires".

L'ancien responsable, en mars, avait assuré payer par son licenciement les doutes qu'il aurait "émis sur le bien fondé de dépenses de communication payées depuis 2014" et sur le "caractère irrationnel et coûteux de certains investissements".

Journaliste, productrice de télévision, Natacha Harry préside la SPA depuis 2013, et avait été réélue en 2016 jusqu'en 2019.

Elle assure que sa décision n'est pas liée au contrôle en cours de l'Agence française anticorruption, dont le rapport est attendu à l'automne.

"Ces contrôles sont classiques et normaux pour une grande association reconnue d'utilité publique avec 650 salariés et un budget de fonctionnement de 67  millions d’euros. Ils nous permettent aussi de progresser", déclare-t-elle au JDD.

Elle ajoute que sous sa présidence, l'association a réalisé près de 50.000 adoptions d'animaux de plus que lors des cinq années précédentes.

- Labrador présidentiel -

Mais la fronde est aussi alimentée par le licenciement de la directrice du refuge d'Hermeray (Yvelines) -- la même qui a fourni le croisé labrador griffon Nemo au couple Macron.

La SPA a déposé en mars à Versailles une plainte contre X pour "faux et usage de faux", "usurpation d'idendités", "atteinte volontaire à la vie d'un animal et mauvais traitement", accusant le refuge d'avoir procédé à des euthanasies d'animaux sans respecter la procédure imposée.

Mais les 19.000 signataires d'une pétition réclamant la réintégration de la directrice, dénoncent une "affaire Nemo" derrière ce licenciement, liée selon eux à l'attention reçue par la responsable du refuge.

Pour la SPA convalescente, c'est une crise de plus.

L'association avait été fortement critiquée par la Cour des comptes en 2002, puis en 2009 elle avait été placée sous administration judiciaire pendant plus de trois ans (novembre 2009-juin 2013).

En mars 2017, la Cour des comptes avait jugé le contrôle interne des dépenses encore insuffisant, estimant toutefois "l'emploi des fonds collectés globalement conforme aux objectifs poursuivis par l'appel à la générosité publique". La Cour regrettait aussi qu'un nécessaire plan de rénovation des refuges n'ait pas été lancé.

La SPA, plus ancienne association de protection animale en France, créée en 1845, recueille chaque année plus de 45.000 bêtes et ses 64 refuges sont saturés.

Ces dernières années, elle indique avoir connu un pic d'abandons d'animaux et reçu en 2017 un nombre record de signalements de maltraitance (plus de 8.900, soit +36% par rapport à 2016).

L'association, qui compte 650 salariés et s'appuie sur 4.000 bénévoles, tire une très grande partie de ses ressources de legs et dons.

Depuis que la crise a éclaté au grand jour, elle souligne que "ses comptes ne sont pas fragilisés".

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