A Lyon, la laborieuse traque du poseur du colis piégé se poursuit

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Par Marjorie BOYET, Alexandre GROSBOIS - Lyon (AFP)
Publié le 26 mai 2019 - 14:36
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Le procureur de la République Rémy Heitz tient une conférence de presse le 25 mai 2019 à Lyon après une attaque au colis piégé dans la ville la veille
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© JEFF PACHOUD / AFP
Le principal suspect dans l'attentat contre la boulangerie la Brioche Dorée, à Lyon, le 24 mai 2019
© JEFF PACHOUD / AFP

La traque du principal suspect de l'attaque ayant fait 13 blessés vendredi à Lyon se poursuit dimanche, ralentie par les nombreuses zones d'ombre subsistant sur son identité et ses motivations.

Les enquêteurs ont subi un premier coup dur samedi quand l'ADN retrouvé sur le sac qui a explosé n'a rien donné. Il n'était pas répertorié au Fichier national des empreintes génétiques (FNAEG), selon une source proche du dossier, douchant probablement les espoirs d'une identification rapide du suspect.

Le procureur de la république de Paris Rémy Heitz, qui dirige la section anti-terroriste chargée de l'enquête, n'a pas prévu de s'exprimer dimanche, journée de scrutin européen. Et on ignore encore si l'analyse des résidus de l'engin explosif est susceptible de conduire à une piste sérieuse.

Selon une source proche du dossier, il y a de fortes suspicions pour que l'explosif soit du TATP (tripéroxyde de triacétone), en faible quantité. Le TATP est un explosif artisanal très instable utilisé dans les attentats jihadistes commis à Paris le 13 novembre 2015 et à Bruxelles en mars 2016.

M. Heitz a annoncé samedi que "plusieurs dizaines" de témoignages "sont en cours d'exploitation" pour tenter de faire la lumière sur l'attaque, non revendiquée, et son auteur. La garde des Sceaux Nicole Belloubet a souligné vendredi soir qu'il était "trop tôt" pour évoquer "un acte terroriste".

"Le mode utilisé est un peu particulier, il rappelle le réseau (de Khaled) Kelkal [l'auteur présumé de la vague d'attentats de 1995 abattu près de Lyon]. C'est la cible qui est bizarre. Pourquoi la Brioche Dorée? Pourquoi là? Pourquoi Lyon?", a réagi une source syndicale policière.

Samedi soir, la police a diffusé sur twitter deux nouveaux clichés du principal suspect qui a déposé le colis piégé devant une boulangerie de la rue Victor-Hugo, artère piétonne commerçante au coeur de Lyon. Ces photos, de qualité médiocre, montrent un homme roulant à vélo, portant un sac à dos sombre et une casquette couleur kaki.

Selon le signalement diffusé par la police, l'homme est vêtu d'un haut vert foncé à manches retroussées et d'un bermuda clair.

La vidéosurveillance a perdu sa trace vendredi peu après l'explosion sur le quai Claude-Bernard, qui borde le 7e arrondissement, alors qu'il se dirigeait vers le sud à vélo, selon le maire de Lyon Gérard Collomb.

- "Il faut sortir" -

Après cette explosion au colis piégé à l'avant-veille des élections européennes, le ministère de l'Intérieur a demandé aux préfets de renforcer la sécurité des lieux accueillant du public.

Au bureau de vote de la mairie du 8e arrondissement, si les contrôles des deux agents de sécurité postés à l'entrée sont plus stricts qu'à l'ordinaire, Cyrille, 60 ans, n'a "pas particulièrement" ressenti une ambiance différente des autres élections. "On n'a pas à vivre dans la peur", estime-t-il.

Une autre électrice, Lucie, âgée de 68 ans, est venue "comme d'habitude". Malgré les événements récents, cette retraitée refuse de "s'enfermer". "Il faut sortir".

Du côté de l'école Michelet, située à quelques dizaines de mètres du lieu de l'explosion dans le 2e arondissement, aucun dispositif de sécurité particulier n'était visible, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Je vais voter sans crainte, je ne vois pas directement le rapport avec l'explosion", assure Baptiste Audrieux, étudiant de 21 ans qui habite à 100 m de la boulangerie visée par l'explosion qui a fait 13 blessés, neuf femmes dont une enfant de dix ans et quatre hommes.

"On était dans les parages au moment où ça s'est passé, on est un peu inquiet mais ce n'est pas la psychose. Ca n'influence pas notre volonté de voter. La vie continue", confie de son côté Charline, "community manager" de 33 ans.

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