Mobilisation contre la gratuité du visa entre Mayotte et les Comores

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Par AFP
Publié le 25 septembre 2017 - 16:00
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Manifestation le 25 septembre 2017 à Mamoudzou à Mayotte contre la gratuité des visas décidée récemm
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© Ornella LAMBERTI / AFP
Manifestation le 25 septembre 2017 à Mamoudzou à Mayotte contre la gratuité des visas décidée récemment entre l’île française et les Comores
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Près de 3.000 personnes, selon la police, se sont rassemblées lundi à Mamoudzou, à Mayotte, puis ont défilé dans les rues du chef-lieu afin de protester contre la gratuité du visa entre l’île française et les Comores annoncée le 18 septembre, a constaté une journaliste de l’AFP.

Citoyens, syndicalistes et élus tels le député européen Younous Omarjee, les deux sénateurs nouvellement élus de Mayotte et quelques maires de l’île, ont défilé dans les rues de Mamoudzou, passant devant des lieux symboliques comme le service immigration de la Préfecture ou encore la maternité de l’unique hôpital de l’île. A Mayotte, selon l’Insee, les trois quarts des mères des enfants nés en 2016 sont natives de l'étranger.

Avant le passage du cortège, la police a confiné à l’intérieur de l’enceinte de la préfecture les étrangers demandeurs de titres de séjour afin d’éviter les débordements.

Une feuille de route assouplissant les règles de circulation des personnes entre l’île française et ses voisines comoriennes a été signée le 12 septembre lors d’un haut conseil paritaire France-Comores. Dans le cadre de texte, la France va délivrer des visas gratuits aux ressortissants des Comores afin de "lutter contre le trafic d'êtres humains, favoriser les mouvements légaux, tarir les passages illégaux et sécuriser les liaisons, aériennes comme maritimes", a précisé lundi dernier le Quai d'Orsay.

"Cette gratuité va faire augmenter le flux de personnes étrangères", regrette Doura Soulaimana, maire de Bandraboua (nord de Mayotte) qui ajoute : "Ce flux migratoire qu’on ne maîtrise pas ne nous permet pas de nous projeter par rapport aux équipements publics".

Dans la foule, des voix, telle celle de Faouzia Cordjee, candidate malheureuse aux sénatoriales, s’élèvent pour réclamer le départ des "immigrés" : "Qu’ils rentrent chez eux, on en a marre".

Mais la plupart des élus ont souhaité prendre part à la manifestation pour contenir les tensions. "Je ne dis pas que j’y suis favorable ou pas, je ne sais pas ce qu’il y a dans cette feuille de route", explique le sénateur de Mayotte Thani Mohamed Soilihi (LREM), réélu dimanche. "Mais ce qui a été fait ne doit plus être fait, à savoir traiter ce sujet sans les Mahorais".

Une indignation partagée par le député européen Younous Omarjee : "Prendre des décisions à Paris, sans concertation, c’est prendre le risque d’aggraver les tensions et de fragiliser celles et ceux qui ont besoin de protection, à savoir les illégaux et les étrangers".

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