Paris-2024 : Coup d'envoi d'un long travail vers des JO voulus "exemplaires"

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Par Ludovic LUPPINO - Paris (AFP)
Publié le 02 mars 2018 - 05:40
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Le logo de Paris-2024 le 15 mai 2017 à Paris
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© FRANCK FIFE / AFP/Archives
Le logo de Paris-2024 le 15 mai 2017 à Paris
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Les réjouissances de Lima, c'est de l'histoire ancienne... Vendredi, Paris-2024 franchit un cap avec l'installation de son comité d'organisation (Cojo) qui a six ans devant lui pour élaborer des Jeux qui se veulent "exemplaires".

Le président du Cojo Tony Estanguet doit rappeler, lors de ce premier conseil d'administration, la philosophie à suivre pour organiser des jeux "différents": un événement sportif planétaire à moindre coût, avec le souci d'accélérer le développement du département de la Seine-Saint-Denis qui accueillera le village olympique et une grande partie des épreuves.

C'est tout sauf un hasard si ce premier rendez-vous a lieu dans un complexe sportif de proximité, au sein du "cluster" du Bourget où se dérouleront les tournois de badminton, de volley-ball et de tir.

L'option du Stade de France, futur stade olympique, aurait pu être privilégiée mais le futur Cojo a opté pour l'espace Maurice-Houyoux "parfaite illustration de l'héritage du projet Paris 2024 en termes d’éducation, de développement de la pratique sportive, d'inclusion sociale et territoriale".

- Héritage -

La question de l'héritage, "c'est dans l'ADN de l'organisation des Jeux", souligne l'ancien ministre des Sports Jean-François Lamour, aujourd'hui conseiller JO de la présidente de la Région Ile-de-France Valérie Pécresse (LR).

L'élue siège au conseil d'administration aux côtés notamment de l'actuelle ministre des sports Laura Flessel, de la maire de Paris Anne Hidalgo (PS) ou encore du président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel (PS) qui veut "veiller à ce que les engagements pris soient tenus" pour son territoire.

Pour les organisateurs, un sou est un sou. L'enjeu, c'est de profiter des chantiers terminés d'ici 2024 comme l'extension de Roland-Garros et du futur réseau de transport du Grand Paris Express. Pas question de construire des équipements qui ne resserviront pas ou peu comme à Rio.

La future piscine olympique, près du Stade de France, sera ainsi dédiée après les jeux à la compétition et aux loisirs pour les populations locales. "Un élève sur deux en Seine-Saint-Denis ne sait pas nager à son arrivée en sixième", souligne Stéphane Troussel.

Mais comment concrétiser l'héritage des JO et leur apport dans la société? Le président du conseil départemental milite, comme la ville de Paris, pour qu'une structure spécifique dédiée à cette question soit créée aux côtés du Cojo d'ici la présentation du projet au comité international olympique (CIO) à la mi-juin. Mais la forme à retenir fait débat.

Des clubs de Seine-Saint-Denis ont réclamé des garanties sur ce sujet au président de la République Emmanuel Macron lors de sa visite mardi au Stade de France où il a insisté sur la nécessité de maîtriser les délais et les coûts.

"Le premier héritage, c'est de bien organiser les Jeux et à temps", répète Jean-François Lamour alors que le projet a déjà subi une retouche. La future Arena 2 sera finalement aménagée porte de la Chapelle, au nord de Paris, et non à Bercy où le coût de l'opération risquait de grimper en flèche.

D'autres modifications sont-elles à prévoir? Le budget de l'organisation des compétitions et de l'accueil des athlètes (plus de 10.000 d'environ 200 pays) est fixé à 3,8 milliards d'euros provenant uniquement de fonds privés (CIO, billetterie, partenaires privés).

- La rémunération de Tony Estanguet dévoilée -

Celui des constructions et des rénovations est établi dans le dossier à 3 milliards d'euros dont la moitié d'investissements publics (Etat et collectivités). La facture du projet sera-t-elle plus élevée que prévue? C'est ce que craignent plusieurs opposants aux JO parisiens.

D'autres sujets sensibles ont émergé comme la question de la desserte de la future ligne 17 à l'aéroport du Bourget, où doit s'installer le centre et le village des médias. Elle ne sera aménagée que si c'est "techniquement possible".

Mais il ne devrait pas y avoir de grande décision prise vendredi si ce n'est l'annonce des grilles de salaires au sein du Cojo, en particulier la rémunération de Tony Estanguet, autre sujet sensible.

A l'automne, le Canard enchaîné avait évoqué des projections à 450.000 euros annuels pour le triple champion olympique de canoë, lequel avait démenti immédiatement. Mais les chiffres tombaient mal pour une candidature placée sous le signe de la sobriété.

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