Pavlenski de nouveau mis en examen et soumis à des mesures psychiatriques

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Par Guillaume DAUDIN - Paris (AFP)
Publié le 03 mars 2020 - 18:45
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L'artiste russe Piort Pavlenski lors d'une interview avec l'AFP à Paris, le 14 février 2020
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© Lionel BONAVENTURE / AFP
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L'artiste russe Piotr Pavlenski a été mis en examen mardi pour "violences aggravées" le soir du Nouvel An et placé sous contrôle judiciaire avec obligation de soins psychiatriques, une mesure qui s'ajoute à une expertise psychiatrique demandée dans l'affaire Griveaux.

A l'issue d'une matinée d'interrogatoire par la juge d'instruction Laurence Lazerges, M. Pavlenski s'est félicité devant la presse d'"une bonne nouvelle", sa sortie libre du tribunal de Paris, tout en regrettant une "mauvaise nouvelle", "l'oppression psychiatrique" dont il ferait l'objet.

M. Pavlenski a été mis en examen pour "violences volontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail n'excédant pas 8 jours" avec arme et en état d'ivresse ainsi que pour "violences volontaires sans incapacité" en état d'ivresse, d'après une source judiciaire.

Les violences se sont produites lors du réveillon du Nouvel An où il avait été invité par un de ses proches, l'avocat anti-Macron Juan Branco, dans le quartier parisien de Saint-Germain-des-Prés. M. Pavlenski est accusé d'avoir blessé deux personnes au couteau et frappé une femme lors de cette soirée organisée chez une amie de Me Branco.

Trois personnes ont porté plainte et se sont constituées partie civile depuis l'ouverture de l'information judiciaire le 18 février.

L'activiste "conteste avec force" avoir utilisé une arme, selon son avocat Me Yassine Bouzrou, pour lequel les éléments du dossier "contredisent les plaignants".

"Provoqué", l'artiste connu pour s'être coupé un morceau d'oreille, cloué les testicules sur la Place Rouge à Moscou ou avoir incendié une succursale de la Banque de France à Paris, "s'est défendu tout seul (...). Il a porté des coups, il le reconnaît, mais pas avec une arme".

- Bataille d'expertises -

La juge d'instruction a décidé de laisser Piotr Pavlenski libre car, selon son avocat, "il n'y avait pas de risque de fuite" ni de "renouvellement des faits".

Mais elle a tout de même demandé un contrôle judiciaire avec obligation de soins, une "oppression psychiatrique" selon l'artiste qui a aussitôt exprimé son "refus".

"Si à cause" du refus de se plier à ce contrôle judiciaire, ce dernier devait être révoqué, "je vais en prison, c'est ma décision", a insisté M. Pavlenski.

Aussi bien son avocat que le parquet, qui avait demandé la détention provisoire, pourraient donc faire appel de ce contrôle judiciaire devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel, mais ni l'un ni l'autre n'ont confirmé l'avoir décidé.

Ces soins psychiatriques s'ajoutent à une demande d'expertise psychiatrique dans l'autre volet judiciaire impliquant M. Pavlenski, celui de la retentissante affaire Griveaux dans laquelle l'artiste revendique la diffusion de vidéos à caractère sexuel de l'ex-candidat, qui ont entraîné sa chute.

Selon une source proche du dossier, la magistrate instructrice a demandé lundi une expertise psychologique concernant Alexandra de Taddeo, la compagne de M. Pavlenski également mise en examen, qui avait reçu les vidéos de M. Griveaux. "Elle ne veut pas du tout s'y plier", a commenté auprès de l'AFP son avocate, Me Noémie Saidi-Cottier.

Deux expertises informatiques ont en outre été demandées, concernant notamment l'ordinateur, des disques durs et les trois téléphones de Mme Taddeo.

Devant la presse mardi, M. Pavlenski a indiqué que son avocat allait "faire une demande" afin que Benjamin Griveaux fasse lui aussi l'objet d'une expertise psychiatrique pour s'assurer qu'il "n'est pas malade psychiatrique".

M. Pavlenski a laissé entendre que Me Saidi-Cottier pourrait appuyer cette demande. "Rien n'est décidé", a déclaré celle-ci, tandis que Me Bouzrou "ne confirme rien pour l'instant" à l'AFP.

Effet collatéral de ces démêlés judiciaires, le parquet de Paris a en outre ouvert vendredi une enquête, confiée à l'IGPN, sur la présence d'un photographe lors de l'arrestation de Piotr Pavlenski le 15 février et la diffusion dans Paris-Match des clichés et d'une vidéo de l'homme menotté.

Me Branco a en outre confirmé à l'AFP une information du Parisien selon laquelle il a porté plainte pour le vol de son ordinateur lundi soir, qui selon lui contient des "informations sensibles" concernant l'affaire Griveaux. Une enquête a été ouverte et confiée au 3e district de police judiciaire parisienne, selon une source policière.

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