Retraites : poursuite du blocage et des invectives à l'Assemblée nationale

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Par FRANCE SOIR et AFP - Paris
Publié le 20 février 2020 - 14:16
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Richard Ferrand à l'Assemblée nationale, le 19 février 2020 à Paris
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© Alain JOCARD / AFP
Richard Ferrand à l'Assemblée nationale, le 19 février 2020 à Paris
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Le quasi-blocage de l'examen de la réforme des retraites s'est poursuivi dans une ambiance chaotique jeudi à l'Assemblée nationale, entre bataille de procédure conduite par la gauche de la gauche, et noms d'oiseaux fusant dans l'hémicycle.

Un vif échange a opposé l'insoumise Clémentine Autain à Meyer Habib (UDI-Agir), après un tweet du député qualifiant de "petites connes" des élues de la gauche de la gauche ayant participé à la chorégraphie à succès "A cause de Macron", lundi soir, aux abords du palais Bourbon.

"#ACauseDesPetitesConnes. Après la tête Macron sur une pique, parodie de lynchage d'Emmanuel Macron (...) Esther Benbassa, Clémentine Autain, Elsa Faucillon indignes de porter l'écharpe", a tweeté le député. Il a maintenu son expression "à cause des petites connes" dans l'hémicycle, accusant les élues d'"attiser la haine".

Mme Autain a dénoncé des propos "sexistes et insultants", plaidant que la contestation peut se faire "dans la joie et la bonne humeur". Elle a été appuyée notamment par Marie-George Buffet (PCF) qui a tancé des "propos vulgaires" d'un député n'acceptant "pas que des femmes se lèvent pour dire ce qu'elles pensent".

Dans le brouhaha, des élus LR ont plaidé pour que le fonctionnement de l'Assemblée ne soit pas bloqué "par une partie de ping-pong". "On va pas aller de tweet en tweet", a lancé Eric Woerth (LR).

Peu après, Mathilde Panot (LFI) a demandé en conférence des présidents de l'Assemblée une sanction contre M. Habib. Le titulaire du perchoir Richard Ferrand (LREM) va se pencher sur cet incident.

Dans l'hémicycle, les députés PCF se sont à nouveau élevés contre la possible disparition d'un millier de leurs amendements qui avaient le même objet, "fait inédit sous la Ve République" selon eux. Ces amendements devaient tomber une fois le premier rejeté.

"Nous sommes le seul groupe à subir cette forme de maccarthysme", a dénoncé Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, ciblant M. Ferrand.

En conférence des présidents, ce dernier a finalement décidé de ne plus appliquer la règle contestée sur les amendements ayant le même objet. "Il convient qu'aucun prétexte d'obstruction ne subsiste ni ne porte atteinte à la dignité des débats", a-t-il prévenu, selon des propos rapportés.

Mais communistes et insoumis ont déjà déployé une nouvelle stratégie, multipliant les sous-amendements sur chaque amendement déposé.

"Il n'y a plus aucun doute sur la volonté d'un certain nombre de groupes d'opposition de ne pas avoir un vrai débat de fond", a affirmé Gilles Le Gendre (LREM) lors d'une conférence de presse, évoquant "700.000 sous-amendements" annoncés par LFI - ce que l'insoumise Caroline Fiat a démenti. Ils veulent "paralyser notre institution".

En fin de journée, le co-rapporteur Nicolas Turquois (MoDem) a brièvement fait remonter la tension dans l'hémicycle. "Je serais le groupe socialiste, je serais vexé d'avoir eu 37 sous-amendements sous mon amendement. C'est la preuve qu'il ne devait pas être bien rédigé", a-t-il ironisé.

"On commençait à bien travailler, chacun faisait des efforts et vous ne répondez pas à nos amendements", a dénoncé Marc le Fur (LR). "Vous venez rallumer des mèches en étant inutilement arrogant", a renchéri Sébastien Jumel (PCF).

Communistes et insoumis ont réclamé une suspension des débats jusqu'au municipales. "Les retraites méritent mieux que ce travail bâclé", a lancé François Ruffin (LFI).

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