SNCF : pagaille en vue au premier jour des vacances scolaires

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Par Marie-Pierre FEREY, Bertille OSSEY-WOISARD, avec les bureaux de l'AFP en régions - Paris (AFP)
Publié le 18 octobre 2019 - 10:12
Mis à jour le 19 octobre 2019 - 09:46
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Comme vendredi, le trafic SNCF va rester très perturbé samedi, au premier jour des vacances scolaires, direction et syndicats n'ayant pas trouvé de compromis pouvant inciter les conducteurs et contrôleurs à lever leur droit de retrait, exercé après un accident qui a fait plusieurs blessés mercredi, dont un conducteur de train.

Après cinq heures de discussions, les deux parties se sont séparées sans accord et devraient se voir dans le "courant de la semaine prochaine", a annoncé la direction à l'AFP.

D'ici là, elle appelle les conducteurs et contrôleurs à "reprendre au plus vite le travail car ils sont en situation irrégulière", assure-t-elle.

Côté trafic, "la situation sera très sensiblement identique" à celle de vendredi, où le réseau TER et certaines lignes franciliennes ont été très perturbées.

Les TGV seront aussi légèrement affectés dans la région Sud-Est (Lyon, Marseille, Nice, Montpellier) et Atlantique-Ouest (Rennes, Nantes, Bordeaux), avec 9 trains sur 10. Le trafic sera normal dans le Nord et l'Est. Il n'y aura aucun train low-cost Ouigo en région Paca.

Lors de la réunion avec l'ensemble des syndicats, qui a débuté vers 18H30 vendredi, la direction a fait trois propositions: renforcer le dispositif d'alerte et de sécurité des trains et "passer au crible l'ensemble des mesures de sécurité à appliquer par le conducteur en cas d'accident", "répartir dans le temps les nouvelles procédures de départ des trains, qui devaient être appliquées le 15 décembre" et "accélérer très fort le recrutement en 2019, en particulier contribuant à la sécurité des biens et des personnes".

"Ces propositions n'ont pas été saisies par les organisations syndicales", a souligné la direction, à l'issue de la réunion.

- "Plusieurs mises en demeure" -

Une autre réunion s'était tenue dans la matinée entre la direction et la CGT, qui réclame la présence obligatoire d'un contrôleur par train, alors que le conducteur accidenté était le seul agent SNCF à bord de son TER, qui circulait en Champagne-Ardenne.

"Cette grève sans préavis est totalement irrégulière", avait souligné lors d'une conférence de presse vendredi le directeur de la branche TER, Frank Lacroix.

Il y a eu "plusieurs mises en demeure", a précisé la direction dans la nuit de vendredi à samedi.

Vendredi après-midi, la SNCF avait fait état de 55% des TER en circulation. On comptait dans la journée un train Intercités sur deux tandis qu'en région parisienne 70% des Transiliens étaient en circulation, mais là aussi avec d'importantes disparités, les RER B et D étant les plus touchés, ainsi que les lignes R, H, J, K et L.

Dans les principales gares, des agents d'assistance SNCF vêtus d'un gilet rouge orientaient les usagers, parfois en colère.

Cet arrêt de travail fait suite à un accident survenu mercredi soir: un TER reliant Charleville-Mézières à Reims a percuté un convoi routier exceptionnel coincé sur un passage à niveau à Saint-Pierre-sur-Vence (Ardennes). La préfecture des Ardennes indique qu'il y a eu "onze blessés", dont certains ont été hospitalisés.

Des agents de conduite et contrôleurs ont fait valoir leur droit de retrait dès jeudi et plus encore vendredi matin, à la prise de service. Le conducteur, blessé et choqué, "a dû porter secours aux passagers car c'était le seul agent SNCF à bord!", a déploré dans un communiqué SUD-Rail.

Ce syndicat, ainsi que la CGT-Cheminots, FO-Cheminots et la Fgaac-CFDT, contestent le mode d'exploitation "équipement agent seul", qui permet de faire circuler des trains sans contrôleur, évoquant des risques de sécurité pour les voyageurs, alors que selon la direction "il existe depuis des dizaines d'années".

De son côté, le secrétaire d'Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari a déploré une "grève surprise (...) hors du cadre légal".

"Le droit de retrait, c'est un droit des travailleurs pour dire: +attention il se passe quelque chose de grave+", a défendu le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez. "On a évité un drame parce qu'il y a un conducteur consciencieux, attaché au service public ferroviaire, qui a bossé. Mais on ne peut pas continuer comme ça", a-t-il dit.

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