Tariq Ramadan s'invite à une conférence sur les violences faites aux femmes

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Par AFP - Bobigny
Publié le 19 mars 2019 - 14:51
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(Photo archives) Le théologien suisse Tariq Ramadan lors d'une conférence à Bordeaux le 26 mars 2016
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© MEHDI FEDOUACH / AFP/Archives
L'islamologue suisse Tariq Ramadan lors d'une conférence à Bordeaux, le 26 mars 2016
© MEHDI FEDOUACH / AFP/Archives

L'islamologue suisse Tariq Ramadan, mis en examen pour viols, s'est invité dans le public d'une conférence contre les violences faites aux femmes lundi soir à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), suscitant l'indignation de la municipalité devant une "provocation inacceptable".

Quelque 70 personnes assistaient à cette réunion publique organisée à la mairie sur le thème "lutter contre les violences envers les femmes au quotidien", a expliqué à l'AFP Madjid Messaoudene, conseiller municipal en charge notamment de l'égalité femme-homme et de la lutte contre les discriminations.

Tariq Ramadan, domicilié à Saint-Denis depuis sa libération conditionnelle mi-novembre, s'est installé dans le public. "Il lui a été dit à plusieurs reprises que sa présence n'était pas souhaitée", a expliqué l'élu. Face à son refus de quitter la salle, plusieurs personnes ont décidé de partir, a-t-il ajouté.

Sa venue "comme spectateur du débat est une provocation inacceptable", a dénoncé la mairie (PCF) mardi dans un communiqué. "Ni la municipalité ni les participant.e.s n'avaient invité monsieur Ramadan à venir ni même souhaité sa présence", a-t-elle ajouté, rappelant qu'il n'est cependant "pas possible de faire sortir par la contrainte physique un participant à une réunion publique".

"Ses provocations ignobles doivent s'arrêter", a encore dit la mairie, appelant l'intellectuel suisse à "respecter un minimum de décence en laissant en paix celles et ceux qui se battent contre les violences faites aux femmes".

Parmi les intervenantes invitées à débattre figuraient la député LFI Danièle Obono et la politologue Françoise Vergès.

"Nous espérions qu'il partirait de lui-même à défaut de pouvoir le faire sortir", a raconté à l'AFP l'une des intervenantes, Anaïs Bourdet, qui a créé le site participatif "Paye ta shnek" pour dénoncer le harcèlement de rue. Si plusieurs personnes ont quitté la salle, "j'ai pour ma part fait le choix de rester car je refusais que ce temps de parole nous soit confisqué par sa présence", a-t-elle dit.

Tariq Ramadan, 56 ans, est mis en examen depuis février 2018 pour deux viols, dont un sur personne vulnérable, des accusations qu'il conteste. Après près de dix mois en détention, il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire mi-novembre.

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