Tuerie à la préfecture : une recherche internet faite par l'assaillant accrédite l'hypothèse terroriste

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Par AFP - Paris
Publié le 26 février 2020 - 13:37
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Photo non datée de Mickael Harpon, l'informaticien qui a assassiné 4 personnes au sein de la préfecture de police de Paris le 3 octobre 2019 avant d'être tué
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Mickael Harpon, l'auteur de l'attaque meurtrière du 3 octobre 2019 à la Préfecture de police de Paris
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Une recherche effectuée sur internet par Mickaël Harpon une heure avant son attaque à la préfecture de police de Paris début octobre accrédite l'hypothèse terroriste des enquêteurs, a appris mercredi l'AFP de sources proches du dossier.

"Environ une heure avant l'attaque, juste avant d'acheter les couteaux qu'il a utilisés, il a effectué sur internet la recherche +Comment tuer des infidèles ?+", a précisé une de ces sources, confirmant une information du Parisien.

Cet élément a été mis au jour grâce à de premières exploitations partielles d'un téléphone de l'assaillant, qui était protégé par un mot de passe et n'avait pas pu être déverrouillé durant l'enquête de flagrance, a ajouté cette source.

Le secrétaire d'Etat Laurent Nuñez est toutefois resté prudent mercredi. "De là à en conclure que c'est un acte terroriste, il faut que l'enquête se déroule et on verra ce que décideront les magistrats", a-t-il dit devant la commission d'enquête parlementaire sur d'éventuels dysfonctionnements au sein de la PP.

Le 3 octobre, Mickaël Harpon, employé à la direction du renseignement de la préfecture, a tué au couteau quatre de ses collègues dans l'enceinte même de la prestigieuse institution, avant d'être abattu.

L'enquête sur cette affaire, confiée à des juges d'instruction antiterroristes, n'a pas encore pu déterminer officiellement les motivations de cet agent converti à l'islam il y a une dizaine d'années et soupçonné de radicalisation.

L'attaque, dont le mode opératoire correspond aux appels récurrents du groupe Etat islamique (EI) à s'attaquer aux forces de l'ordre et aux représentants de l'Etat, n'a pas été revendiquée. L'EI l'a toutefois mentionnée dans une de ses lettres hebdomadaires de propagande.

Dans le téléphone de l'épouse, les policiers avaient retrouvé 33 SMS échangés avec le tueur le matin du drame, avec des propos à connotation religieuse.

Cette femme de 38 ans, souffrant comme son mari de surdité, a assuré aux enquêteurs n'avoir jamais eu connaissance du projet de son époux. Elle a décrit une crise qui l'a agité la nuit précédant l'attaque. Des voisins l'ont aussi entendu crier à plusieurs reprises "Allah Akbar" cette nuit-là.

"On a affaire à des profils complexes, déséquilibrés, mais animés au moment du passage à l'acte, et sans doute confortés pour le faire, par une motivation terroriste", a relevé auprès de l'AFP l'autre source proche du dossier.

Certains membres de la commission d'enquête ont insisté à plusieurs reprises sur l'absence de remontée d'informations concernant des soupçons de radicalisation de Mickaël Harpon, alors que, selon un rapport interne rédigé après la tuerie, il aurait justifié en 2015 l'attentat de Charlie Hebdo auprès d'un collègue.

Des témoins disent que ces propos "ont été démentis ou qu'il s'est excusé", a souligné Laurent Nuñez mercredi.

Néanmoins, pour le secrétaire d'Etat, ils font partie des "signaux faibles", comme sa "conversion" ou une "forme de repli", qui "auraient dû évidemment faire l'objet d'un signalement, ne serait-ce qu'au titre du fait que nous sommes dans un service de renseignement".

"Ces éléments auraient dû justifier une enquête au titre du maintien ou non de l’habilitation" secret défense, dont bénéficiait Mickaël Harpon, a-t-il ajouté.

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