Algérie : les dates-clés d'une contestation populaire massive

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Par AFP - Alger
Publié le 12 avril 2019 - 22:55
Mis à jour le 16 avril 2019 - 16:50
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Nouvelle manifestation d'étudiants algériens pour réclamer la fin du "système" Bouteflika, le 16 avril 2019 dans les rues d'Alger
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Nouvelle manifestation d'étudiants algériens pour réclamer la fin du "système" Bouteflika, le 16 avril 2019 dans les rues d'Alger
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L'Algérie est secouée depuis février par des manifestations massives déclenchées par la candidature à un nouveau mandat d'Abdelaziz Bouteflika, qui se sont transformées en contestation du régime dans son ensemble.

- "Pas de 5e mandat" -

Le 22 février, plusieurs milliers de personnes, répondant à des appels sur les réseaux sociaux, manifestent dans plusieurs villes. "Pas de 5e mandat", "Ni Bouteflika, ni Saïd" (frère du président), scandent les protestataires à Alger, où les manifestations sont interdites depuis 2001.

Au pouvoir depuis deux décennies, M. Bouteflika, très affaibli depuis un AVC en 2013, avait annoncé le 10 février qu'il briguerait un 5e mandat.

- Présidentielle reportée -

Le 1er mars, des dizaines de milliers de personnes se rassemblent à Alger. "Le peuple veut la chute du régime", crient les manifestants. Oran et Constantine manifestent aussi.

Le 3, M. Bouteflika s'engage, s'il est élu, à ne pas terminer son mandat et à se retirer après une présidentielle anticipée.

Le 8, une marée humaine envahit les rues d'Alger. Importante mobilisation dans d'autres villes.

Le 10, M. Bouteflika regagne l'Algérie après deux semaines d'hospitalisation en Suisse pour "examens médicaux".

Quelques jours après avoir présenté l'armée comme la "garante" de la stabilité, le général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major, déclare que celle-ci "partage" les "mêmes valeurs" que le peuple.

Le 11, M. Bouteflika renonce à briguer un 5e mandat, et reporte sine die la présidentielle.

Le Premier ministre est remplacé par le ministre de l'Intérieur Noureddine Bedoui.

- "Dégagez tous!" -

Le 15, une foule impressionnante envahit Alger. Des manifestations ont lieu dans 40 préfectures sur 48. Des diplomates évoquent "des millions" d'Algériens dans les rues.

Le 22, les rues du centre d'Alger sont noires de monde. "Dégagez tous!", proclame une banderole.

Le 26, le général Gaïd Salah demande que le président soit déclaré inapte à exercer le pouvoir, en vertu de la Constitution, ou qu'il démissionne.

Le lendemain, le Rassemblement national démocratique (RND), pilier de la majorité au côté du Front de libération nationale (FLN), demande "la démission du président".

Le 29, nouvelles manifestations monstres.

Le 31, M. Bouteflika nomme un nouveau gouvernement, dirigé par Nourredine Bedoui.

- Bouteflika démissionne -

Le 1er avril, la présidence annonce que M. Bouteflika démissionnera avant l'expiration de son mandat le 28 avril.

Mais le 2, le général Gaïd Salah demande que soit "appliquée immédiatement" la procédure constitutionnelle permettant de l'écarter.

Peu après, M. Bouteflika, 82 ans, démissionne.

Le 5, les Algériens descendent en masse dans la rue, déterminés à se débarrasser du "système". Les protestataires appellent au départ des "3B", Abdelkader Bensalah (président du Conseil de la Nation, chambre haute), Tayeb Belaiz (président du Conseil constitutionnel) et Noureddine Bedoui.

Le 9, Abdelkader Bensalah est nommé président par intérim. Les partis d'opposition boycottent la réunion du Parlement.

A Alger, des milliers d'étudiants protestent. La police tire des grenades lacrymogènes et fait usage de canon à eau.

Le directeur de l'Agence France-Presse (AFP) à Alger, Aymeric Vincenot, est expulsé par les autorités qui refusent de renouveler son accréditation.

- Poursuite des manifestations -

Le 10 avril, le général Gaïd Salah s'engage à ce que l'armée veille à la "transparence" de la transition et écarte le principe d'un "vide constitutionnel".

La présidentielle est fixée au 4 juillet.

Le 12, un cortège monstre défile à Alger pour réclamer le départ d'Abdelkader Bensalah. Des centaines de jeunes affrontent la police.

- Nouvelle démission -

Le 14 avril, des manifestants empêchent le ministre de l'Energie Mohamed Arkab de sortir de l'aéroport de Tébessa (est), où il se rendait en visite officielle.

Le 16, des milliers d'étudiants manifestent à Alger en scandant "silmiya" (pacifique). Le président du Conseil constitutionnel Taïeb Belaiz, fidèle de l'ex-président Bouteflika, démissionne.

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