Bangladesh : un photographe de presse en prison après les manifestations

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Par AFP - Dacca
Publié le 13 août 2018 - 12:35
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Le photographe de presse bangladais Shahidul Alam, en détention pour "propos provocateurs", à l'hôpital de Dacca le 8 août 2018
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Le photographe de presse bangladais Shahidul Alam, en détention pour "propos provocateurs", à l'hôpital de Dacca le 8 août 2018
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Le photographe de presse bangladais Shahidul Alam, qui a par le passé publié dans de prestigieux titres étrangers, a été placé en détention dans une enquête sur des "propos provocateurs" qu'il avait tenus au sujet des manifestations de juillet, a annoncé la police.

Il avait été arrêté il y a 10 jours après une interview donnée à la chaîne Al Jazira. Il avait ensuite accusé les forces de l'ordre de l'avoir violemment battu lors de sa détention. Il a été brièvement hospitalisé avant de comparaître dimanche soir devant un magistrat.

"Le tribunal l'a envoyé en prison", a déclaré à l'AFP Moshiur Rahman, un responsable de la police.

Un autre responsable policier a indiqué au journal local Daily Star que M. Alam demeurerait en détention jusqu'à la fin de l'enquête.

Il avait été accusé de propos jugés "faux" et "provocateurs" par les autorités auprès d'Al Jazira et lors d'interventions sur Facebook alors que des dizaines de milliers d'étudiants manifestaient à Dacca fin juillet et début août

Shahidul Alam, 63 ans, est accusé d'avoir violé les lois bangladaises sur internet qui, selon certains détracteurs, visent à museler les dissidents et les journalistes.

Shahidul Alam est notamment le créateur de la Patshala South Asian Media Academy, une école de photographie de Dacca qui a formé des centaines d'élèves.

Durant plus de 40 ans de carrière, il a travaillé pour de grands titres étrangers comme le New York Times, Time ou National Geographic.

Il avait pris de nombreux clichés des manifestations étudiantes qui ont eu lieu à Dacca et dans d'autres villes pendant neuf jours pour réclamer une meilleure sécurité routière après la mort de deux jeunes percutés par un bus qui roulait trop vite.

Ces rassemblements étaient devenus violents sur les derniers jours du mouvement. Des manifestants avaient incendié des véhicules et la police avait riposté en utilisant des gaz lacrymogènes et balles en caoutchouc.

Des manifestants, des journalistes et même la voiture de l'ambassadrice des Etats-Unis avaient été attaqués par des hommes armés de barre de fer et agissant avec les forces gouvernementales. Environ 150 personnes avaient été blessées.

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