Cambodge : la moitié des députés de l'opposition en exil

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Par AFP
Publié le 04 octobre 2017 - 13:33
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Kem Sokha (g), le chef de l'opposition cambodgienne, escorté par la police, le 3 septembre 2017 à Ph
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Kem Sokha (g), le chef de l'opposition cambodgienne, escorté par la police, le 3 septembre 2017 à Phnom Penh
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Près de la moitié des parlementaires de l'opposition cambodgienne ont fui à l'étranger depuis un mois pour échapper à une nouvelle vague de répression de l'inamovible Premier ministre Hun Sen, a indiqué le principal parti d'opposition.

La tension est très forte dans ce pays d'Asie du Sud-Est depuis des mois mais la crise s'est encore approfondie début septembre avec la mise en examen de Kem Sokha, le chef de l'opposition, pour "trahison et espionnage", passibles de 30 ans de prison.

Le pays doit organiser en juillet 2018 des législatives et l'opposition ainsi que les défenseurs des droits de l'Homme accusent Hun Sen de vouloir se débarrasser de ses opposants.

"Plus de 20 députés, qui avaient peur, ont quitté le pays", a déclaré à l'AFP Mao Monyvann, député du principal parti d'opposition, le Cambodge National Rescue Party (CNRP).

Mardi, ce parti a perdu l'une de ses députés les plus actives: Mu Sochua. "Après avoir reçu un avertissement, elle a décidé de quitter le pays", a-t-il expliqué ajoutant qu'elle avait été prévenue par un fonctionnaire de son arrestation imminente.

La semaine dernière, l'envoyé des Nations Unies pour les droits de l'homme au Cambodge a averti que le pays semblait aller droit dans le "précipice".

"Si tous les dirigeants clés du CNRP sont expulsés du pays à cause de fausses allégations, ou de leur implication dans une sorte de révolution imaginaire contre le gouvernement, cela signifie effectivement la mort de la démocratie cambodgienne", a estimé Phil Robertson de Human Rights Watch.

Ce dernier estime que dans ces circonstances, "les élections de 2018 ne seront ni libres ni justes" et qu'il faudrait réfléchir "à des mesures punitives" contre le parti d'Hun Sen.

A 65 ans, l'homme fort du Cambodge depuis 32 ans, est déterminé à rester en place. Sont du coup dans le collimateur de Phnom Penh les médias ou ONG considérés comme de possibles leviers de mobilisation de l'opinion publique.

Ces dernières années, le Cambodge est devenu l'une des économies les plus performantes d'Asie du Sud-Est. Mais la colère monte parmi la population et surtout les jeunes, lassés de la corruption et de l'accaparement des richesses par une élite proche de Hun Sen.

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