Espagne : le parquet rejette l'idée de "procès politique" des indépendantistes catalans

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Par AFP - Madrid
Publié le 13 février 2019 - 14:25
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Ouverture du procès des indépendantistes catalans devant la Cour suprême à Madrid, le 12 février 2019
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© Emilio Naranjo / POOL/AFP
Ouverture du procès des indépendantistes catalans devant la Cour suprême à Madrid, le 12 février 2019
© Emilio Naranjo / POOL/AFP

Le parquet espagnol a nié mercredi que le procès des indépendantistes catalans pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017 soit "politique" comme le soutient la défense, au deuxième jour d'audience.

Les débats, suspendus à la mi-journée, reprendront jeudi avec l'interrogatoire du principal accusé, l'ancien vice-président catalan Oriol Junqueras. Le parquet requiert à son encontre 25 ans de prison pour rébellion et détournement de fonds.

"Ce n'est pas l'indépendantisme qui est jugé, ce n'est pas le projet politique souverainiste qui est l'objet de ce procès, mais les faits gravissimes qui ont eu lieu en particulier en septembre et octobre 2017", a déclaré le procureur de la Cour suprême Javier Zaragoza.

"Ce qui est pénalisé (...) est un comportement (...) ayant pour but la subversion et la rupture de l'ordre constitutionnel en appelant à des méthodes violentes à travers les masses (utilisées) comme boucliers humains" contre la police lors du référendum interdit du 1er octobre, a indiqué Fidel Cadena, un autre procureur.

Pour M. Zaragoza, ces "murs humains" destinés à protéger les urnes ont été mis en place en sachant que "cela déboucherait sur l'affrontement violent avec les forces de police".

Les accusés sont jugés pour leur participation au processus ayant conduit à la tenue du référendum d'autodétermination puis à la proclamation d'une "république catalane indépendante".

Javier Zaragoza a accusé la défense de vouloir "créer une version déformée de la réalité afin de discréditer la justice espagnole".

Il a reproché aux indépendantistes d'avoir voulu substituer à la Constitution "une légalité parallèle" et "imposer par la force un processus de ségrégation territoriale".

Il répondait ainsi aux avocats des prévenus qui avaient invoqué mardi toutes sortes de violations de droits fondamentaux, tel le défenseur de M. Junqueras, Me Andreu Van den Eynde, qui soutenait que cette affaire portait "atteinte à la dissidence politique".

"Des manifestations massives de citoyens pacifiques sont considérées comme délictueuses!", avait protesté Me Benet Salellas, avocat du président de l'association indépendantiste Omnium cultural, Jordi Cuixart. La défense avait aussi mis en avant les violences policières ayant marqué le référendum.

En réponse, Javier Zaragoza a estimé qu'il y avait eu "un usage légitime et proportionné de la force policière", et a mentionné "seulement deux blessés graves".

"Le droit de vote ne s'exerce pas quand un collectif de citoyens le désire", a déclaré pour sa part Fidel Cadena. "Il n'y a pas de souveraineté catalane mais une souveraineté espagnole" reconnue dans la Constitution, a-t-il dit.

Le grand absent de ce procès, qui pourrait durer trois mois et dont le verdict n'est pas attendu avant juillet, est l'ancien président catalan Carles Puigdemont, qui a fui en Belgique.

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