Jour des Morts au Nicaragua : hommage aux victimes de la répression

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Par AFP - Managua
Publié le 03 novembre 2018 - 10:03
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Tania Romero, en pleurs sur la tombe de son fils Matt, le 2 novembre 2018 au cimetière de Managua, au Nicaragua
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© Inti OCON / AFP
Tania Romero, en pleurs sur la tombe de son fils Matt, le 2 novembre 2018 au cimetière de Managua, au Nicaragua
© Inti OCON / AFP

Le traditionnel Jour des Morts du 2 novembre a pris un relief particulier vendredi au Nicaragua avec des hommages aux victimes des violences politiques, sous haute surveillance policière, ont constaté des journalistes de l'AFP.

D'importantes forces de police ont été déployées devant les cimetières où les familles, à l'appel de l'opposition, déposaient sur les tombes des ballons de baudruche et des fleurs aux couleurs du drapeau national --bleu et blanc--, devenues des signes de ralliement des opposants.

Les violences politiques au Nicaragua ont fait plus de 320 morts depuis le début des manifestations en avril contre le régime du président Daniel Ortega et de son épouse et vice-présidente Rosario Murillo, accusé par ses adversaires de népotisme et de corruption.

Au cimetière de Milagro de Dios de Managua, Tania Romero est en pleurs sur la tombe de son fils Matt, tué le 24 septembre dernier à l'âge de 16 ans, d'une balle dans la poitrine tirée selon sa famille par des paramilitaires partisans du gouvernement.

Entre les tombes, des opposants ont déployé le drapeau national bleu et blanc.

Des centaines de policiers ont été déployés ou patrouillaient autour et dans les cimetières, provoquant l'indignation de beaucoup de visiteurs.

Un opposant et manifestant emblématique, le marathonien sexagénaire Alex Vanegas, a été arrêté dans le cimetière Milagro de Dios alors qu'il courait comme à son habitude en brandissant le drapeau national en signe de protestation contre le régime.

"Pouquoi m'arrêtez-vous ?", demandait-il (c'est sa sixième arrestation depuis le début de la crise), alors que des dizaines de visiteurs du cimetière tentaient d'empêcher les policiers de l'emmener.

"Ils ont peur que les morts sortent (...) Ils croient qu'ils ont des armes", a ironisé amèrement Martha Fuentes, elle aussi âgée de 60 ans.

"Regardez, c'est horrible. Il y a quelqu'un qui s'est évanoui ici", a dénoncé Gladys González, 55 ans, devant la foule qui se pressait à l'unique entrée du cimetière laissée ouverte par la police.

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