La famille palestinienne de Rashida Tlaib, nouvelle élue au Congrès, la rêve en rempart à Trump

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Par Joseph DYKE - Beit Our al-Foqa (Palestinian Territories) (AFP)
Publié le 08 novembre 2018 - 20:33
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Bassam et Issa Tlaib, oncles de Rashida Tlaib, première élue américano-palestinienne au Congrès américain, accueillant des voisins venus le 8 novembre 2018 les féliciter dans leur village de Beit Our
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© ABBAS MOMANI / AFP
Bassam et Issa Tlaib, oncles de Rashida Tlaib, première élue américano-palestinienne au Congrès américain, accueillant des voisins venus le 8 novembre 2018 les féliciter dans leur
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Depuis mercredi, les voisins se bousculent dans la maison des Tlaib, au coeur de la Cisjordanie occupée, pour féliciter les proches de Rashida Tlaib, première élue américano-palestinienne au Congrès américain.

Cette avocate de 42 ans a été élue dans une circonscription du Michigan, allant de Detroit à Dearborn, où le parti républicain n'avait pas investi de candidat.

Ses oncles espèrent désormais que leur nièce pourra endiguer la politique pro-israélienne du président américain Donald Trump.

Née aux Etats-Unis de parents immigrés palestiniens, Rashida Tlaib est devenue l'une des deux premières femmes de confession musulmane à être élues au Congrès américain avec Ilhan Omar, une Américano-Somalienne élue dans le Minnesota.

Près de Ramallah, en Cisjordanie occupée, dans le village de Beit Ur al-Foqa, les oncles de Rashida, Issa et Bassam, voient en leur nièce une porte-parole de la cause des Palestiniens qui pourra faire entendre leurs voix au Congrès américain.

Donald Trump prend systématiquement le parti d'Israël, s'insurge Bassam. "Regardez ce qu'il a fait : déménager l'ambassade américaine à Jérusalem, en plus de bien d'autres choses", ajoute-t-il.

Après avoir décidé fin 2017 de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël, Donald Trump a fait transférer en mai l'ambassade américaine de Tel-Aviv vers la Ville sainte, rompant avec des décennies de diplomatie américaine.

L'inauguration le 14 mai a coïncidé avec des manifestations à Gaza lors desquelles au moins 62 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens et plus de 2.400 blessés en une seule journée.

Les Palestiniens considèrent Jérusalem-Est comme la capitale de l'Etat auquel ils aspirent et insistent sur le fait que le statut de la ville doit être négocié dans le cadre d'un accord de paix, comme le préconise la communauté internationale.

- "Source de fierté" -

"Bien sûr, Rashida sera contre une telle politique", assure Bassam.

Critique virulente de Donald Trump, leur nièce l'avait apostrophé en campagne à Detroit l'accusant de diaboliser les musulmans.

Elle a également annoncé vouloir s'opposer à l'aide américaine à Israël tant que ce pays ne cherche pas la paix et cesse ses injustices contre les Palestiniens.

"Je vais me servir de mon statut de membre du Congrès pour affirmer qu'aucun pays, pas un seul devrait recevoir de l'aide de notre part (...) quand ils continuent de promouvoir ce type d'injustice", a-t-elle affirmé lors d'une interview à la chaîne britannique Channel Four.

Depuis le mois dernier, le montant de l'aide militaire américaine versée à Israël a été revu à la hausse pour atteindre près de 3,8 milliards de dollars par an.

Parallèlement, les Etats-Unis ont amputé l'aide qu'ils versent aux Palestiniens de près de 500 millions de dollars.

La maison familiale des Tlaib est à environ 50 mètres de la route 443, qui traverse le centre de la Cisjordanie occupée. Ses plus proches voisins sont deux checkpoints de l'armée israélienne qui surveillent cet axe routier.

"Il arrive souvent qu'ils vous arrêtent, vous fouillent, vous font arriver en retard au travail. Ce sont les souffrances que doit endurer le peuple palestinien", soupire Bassam.

Rashida Tlaib est revenue à plusieurs reprises à Beit Our al-Foqa, la dernière fois en 2006, selon lui. Son autre oncle, Issa, se rappelle de la "fantastique" fête lorsqu'elle s'est mariée dans le village.

Elle a promis de revenir.

"Nous sommes très heureux. C'est une source de fierté pour nous, en tant que membres de sa famille, que Palestiniens, qu'Arabes et que musulmans", affirme Bassam.

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