L'Unrwa, un intervenant essentiel auprès de millions de Palestiniens

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Par AFP - Ramallah
Publié le 01 septembre 2018 - 20:22
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Un Palestinien proteste contre la dimininution des aides accordées par l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), le 16 mars 2014 à Gaza
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© MOHAMMED ABED / AFP/Archives
Un Palestinien proteste contre la dimininution des aides accordées par l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), le 16 mars 2014 à Gaza
© MOHAMMED ABED / AFP/Archives

L’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) est un intervenant essentiel auprès de millions de Palestiniens depuis sa mise en place il y a près de 70 ans, après le conflit ayant suivi la création d'Israël.

Vendredi, les Etats-Unis, de loin ses plus grands contributeurs, ont annoncé qu'ils cessaient leur financement à l'Unrwa, l'accusant de mener des activités "irrémédiablement biaisées".

- Intervenant essentiel -

L'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient est établi en décembre 1949 par l'Assemblée générale de l'ONU après le premier conflit arabo-israélien qui a éclaté au lendemain de la création d'Israël en 1948.

Il succède à l’Aide des Nations unies aux réfugiés de Palestine (Anurp), créé un an auparavant, avec pour but de répondre plus efficacement aux besoins économiques et sociaux de l’ensemble des réfugiés palestiniens.

Jusqu'au cessez-le-feu en janvier 1949, plus de 760.000 Palestiniens avaient été poussés à l'exode par l'avancée des forces juives ou chassés de chez eux, pour la plupart vers des pays voisins.

Désormais, l’Unrwa devient le seul garant par défaut du statut international du réfugié palestinien.

Cet organisme fournit une aide à plus de trois millions de Palestiniens sur les cinq millions enregistrés comme réfugiés, notamment à travers ses écoles et ses centres de santé, dans les territoires palestiniens mais aussi au Liban, en Jordanie et en Syrie. Il existe un total de 58 camps de réfugiés reconnus par l'agence onusienne, dont 19 en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé militairement par Israël depuis 50 ans.

Plus de 520.000 enfants étudient dans les écoles de l'Unrwa (54% de son budget va à l'éducation) qui fournit aussi des soins et une aide sociale. L'agence emploie plus de 20.000 personnes au Proche-Orient, en majorité des Palestiniens.

- Fin des financements américains -

Les Etats-Unis étaient les principaux contributeurs de l'Unrwa, avec 350 millions de dollars (300 millions d'euros) versés en 2017. L'Union européenne arrive ensuite avec la moitié de cette somme.

En janvier 2018, Washington n'a pourtant versé à l'agence que 60 millions de dollars (52 millions d'euros).

Vendredi, l'administration de Donald Trump "a décidé que les Etats-Unis ne feraient pas de contribution supplémentaire à l'Unrwa".

Israël, qui a salué la décision américaine, accuse l'organisation de "perpétuer le conflit" israélo-palestinien en entretenant l'idée --à laquelle il s'oppose-- que de nombreux Palestiniens sont des réfugiés dotés du droit au retour sur les terres qu'ils ont fuies ou dont ils ont été chassés lors de la création d'Israël.

Le directeur de l'Unrwa, Pierre Krähenbühl, a lui rappelé jeudi que l'agence est vitale jusqu'à ce que soit trouvée une solution définitive au conflit israélo-palestinien.

Les Palestiniens soulignent de leur côté que les Etats-Unis versent plus de trois milliards de dollars d'aide militaire annuelle à Israël.

Une responsable de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Hanane Achraoui, a qualifié de "cruelle et irresponsable" la décision américaine de couper les fonds à l'Agence pour les réfugiés.

- "Répercussions très graves" -

Avant même la décision américaine, l'Unrwa se débattait dans une situation financière très difficile. L'Agence est financée quasiment entièrement par des contributions volontaires des Etats membres de l'ONU.

En 2015, elle avait failli fermer ses écoles. Le déficit de ses comptes se chiffrait à plusieurs dizaines de millions de dollars l'an dernier.

Le 30 août, la Jordanie a annoncé l'organisation d'une conférence le 27 septembre à New York pour soutenir l'agence, qui a besoin d'au moins 200 millions de dollars (170 millions d'euros) d'ici la fin de l'année. Et Berlin a annoncé une hausse "substantielle" de la contribution allemande à l'agence.

Mais le directeur des comités populaires en charge des 19 camps de réfugiés en Cisjordanie occupée, accueillant environ 500.000 Palestiniens, a averti des "répercussions très graves" de la décision américaine.

"Fin septembre, l'Unrwa n'aura plus un sou, y compris pour les écoles et les centres médicaux", a averti fin août le porte-parole de l'Unrwa, Chris Gunness.

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