Meurtres néonazis : la défense plaide dans un procès hors norme en Allemagne

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Par AFP - Munich
Publié le 24 avril 2018 - 16:13
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Beate Zschäpe durant son procès à Munich dans le sud de l'Allemagne, le 9 janvier 2018
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© CHRISTOF STACHE / AFP/Archives
Beate Zschäpe durant son procès à Munich dans le sud de l'Allemagne, le 9 janvier 2018
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La défense de la seule survivante d'un trio de tueurs néonazis présumés a entamé mardi ses plaidoiries en affirmant que le parquet s'était montré incapable de prouver la culpabilité de l'accusée malgré cinq ans de procès.

"Le parquet fédéral a soutenu que ma cliente, avec ses complices, a exécuté neuf êtres humains choisis de manière arbitraire car ils étaient des étrangers", a dit Me Hermann Borchert, l'avocat de la principale accusée, Beate Zschäpe.

"Je vais démontrer que l'exposé du parquet fédéral n'était rien d'autre qu'un examen des preuves mené uniquement à charge et miné par les spéculations", a-t-il ajouté, martelant que sa cliente n'avait pas "participé aux meurtres" et que les éléments de l'accusation étaient "lacunaires".

Après une demi-décennie d'audiences, du jamais vu dans l'histoire judiciaire contemporaine allemande, le procès de Beate Zschäpe, 43 ans, est ainsi entré dans sa dernière ligne droite.

Le parquet a déjà requis fin 2017 la prison à perpétuité à son encontre pour son rôle dans dix meurtres -- huit immigrés turcs, un ressortissant grec et une policière -- commis entre 2000 et 2007 à travers toute l'Allemagne.

Si quatre autres complices présumés sont sur le banc du tribunal de Munich, les absences des défunts Uwe Mundlos et Uwe Böhnhardt pèsent sur les débats.

Ces deux personnages et Beate Zschäpe constituaient, selon l'accusation, le groupuscule de tueurs "Clandestinité national-socialiste" (NSU). Les deux hommes sont morts en 2011 sans jamais avoir été interrogés, alors que l'étau policier se resserrait autour d'eux. Les enquêteurs tablent sur un double suicide ou un homicide suivi d'un suicide.

Outre l'horreur des crimes qui a choqué un pays encore profondément dans la pénitence pour son passé nazi, l'affaire s'est révélée aussi particulièrement infamante pour les autorités.

En effet, la piste néo-nazie n'a été que très tardivement explorée par les enquêteurs. Ceux-ci ont longtemps refusé de relier les différents assassinats, croyant bien souvent à des règlements de compte intracommunautaires ou criminels.

La NSU a pu ainsi longtemps agir en toute impunité, de quoi ternir un peu plus encore l'image des services de renseignement intérieur qui étaient censés surveiller de près la mouvance néo-nazie en général et ce groupe en particulier.

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