Nouvelle manifestation anti-Orban à Budapest, la grogne prend de l'ampleur

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Par AFP - Budapest
Publié le 16 décembre 2018 - 20:39
Mis à jour le 17 décembre 2018 - 12:38
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Plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés à Budapet à l'appel de syndicats et de partis politiques pour protester contre la modification de la loi du travail, le 16 décembre 2018
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© PETER KOHALMI / AFP
Plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés à Budapet à l'appel de syndicats et de partis politiques pour protester contre la modification de la loi du travail, le 16 déc
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Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche à Budapest à l'appel de l'opposition et des syndicats pour protester contre la politique du Premier ministre national-conservateur Viktor Orban, quelques jours après l'adoption d'un loi controversée assouplissant le droit du travail.

Parti de la place des Héros, le défilé, qui a réuni plus de 15.000 personnes selon des estimations de presse, a rejoint la place du Parlement, déjà théâtre de trois soirées de manifestations depuis l'adoption de la loi mercredi.

Fait sans précédent depuis le retour au pouvoir de M. Orban en 2010, tous les partis d'opposition, des Verts à l'extrême droite en passant par les socialistes et les libéraux, ont défilé sous la même banderole pour dénoncer "la loi esclavagiste".

Le texte porte à 400 par an --soit l'équivalent de deux mois de travail-- le nombre d'heures supplémentaires qu'un employeur pourra demander à ses salariés, avec un délai de paiement porté à trois ans.

"Ils ne négocient avec personne, ils font juste comme ça leur chante. Ils volent tout. C'est intolérable, ça ne peut pas continuer comme ça", a estimé Zoli, un salarié du secteur des transports, parmi des manifestants criant "Orban, barre-toi avec tes copains!".

Le rassemblement a été intitulé "Joyeux Noël, Monsieur le Premier ministre", en pied de nez à une réplique du dirigeant qui a récemment éludé une question sur sa politique en souhaitant "Joyeux Noël".

Outre la loi travail, les manifestants ont également demandé l'abrogation d'une autre loi adoptée mercredi créant des juridictions spécifiques pour les dossiers sensibles comme les appels d'offre publics ou les contentieux électoraux, alimentant les craintes d'atteinte à l'indépendance de la justice.

Les protestataires ont également demandé l'indépendance et l'objectivité des médias publics, ainsi que l'adhésion de la Hongrie au Parquet européen, refusée par Budapest.

Après la fin de la manifestation vers 19H00, quelques milliers de personnes, dirigées par des députés de l'opposition du parlement - Akos Hadhazy et Bernadett Szel, anciens membres du parti vert LMP et connus en Hongrie pour leur travail anticorruption -, ont marché devant les quartiers généraux de la télévision publique, pour faire lire leur pétition.

Après refus de la télévision, quelques manifestants décus ont jeté des objets et des bombes fumigènes vers les policiers, qui ont, comme lors des derniers jours, répondu par du gaz lacrymogène.

"Ceci n'est pas la télévision privée du Fidesz, mais la télévision publique, financée par nos forints, ils devraient laisser entrer les députés élus démocratiquement!" a indiqué à l'AFP une jeune étudiante en tourisme, Lili.

Des rassemblements ont également été organisés en province, notamment à Szeged dont le maire socialiste a demandé aux entreprises du pays de boycotter la loi travail.

Celle-ci a été présentée par le gouvernement comme offrant aux salariés la possibilité d'augmenter leurs revenus, et comme un moyen de pallier le manque de main d’œuvre dans l'industrie.

Les trois premières soirées de manifestations avaient été émaillées d'échauffourées avec les forces de l'ordre, imputées par le gouvernement à des "vandales à la solde de Soros", le milliardaire libéral américain George Soros dont M. Orban a fait sa bête noire. L'opposition a pour sa part dénoncé des agents provocateurs travaillant pour le pouvoir.

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