Scandinaves tuées au Maroc : les suspects avaient prêté allégeance à l'EI, selon Rabat

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Par Hamza MEKOUAR, Sophie PONS - Rabat (AFP)
Publié le 20 décembre 2018 - 13:02
Mis à jour le 21 décembre 2018 - 08:34
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Les montagnes du Haut-Atlas dans le sud du Maroc, un site près duquel deux randonneuses suédoises ont été retrouvées mortes le 17 décembre 2018. Photo prise près d'Imlil le 18 décembre 2018
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© FADEL SENNA / AFP
Les montagnes du Haut-Atlas dans le sud du Maroc, un site près duquel deux randonneuses suédoises ont été retrouvées mortes le 17 décembre 2018. Photo prise près d'Imlil le 18 déce
© FADEL SENNA / AFP

Les quatre hommes interpellés pour le meurtre de deux jeunes randonneuses scandinaves dans les montagnes du sud du Maroc avaient selon Rabat prêté allégeance à l'organisation Etat islamique (EI), confirmant les suspicions des autorités marocaines, qui penchaient jeudi pour un "acte terroriste".

Un communiqué diffusé jeudi soir par le procureur de Rabat a confirmé l'authenticité d'une vidéo relayée jeudi sur les réseaux sociaux, montrant quatre hommes présentés comme les quatre suspects arrêtés à Marrakech (sud) en train de prêter allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi, chef du groupe ultra-radical.

Les corps des deux touristes norvégienne et danoise avaient été découverts lundi dans une vallée du massif du Haut-Atlas réputée pour ses sentiers de randonnée. Ils ont été transportés jeudi soir de la morgue de Marrakech vers l'aéroport de Casablanca d'où ils doivent être rapatriés en Norvège et au Danemark, selon un journaliste de l'AFP sur place.

Lors d'un point de presse, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Khalfi, a dénoncé un acte "terroriste". "Le Maroc condamne vigoureusement ce crime odieux", a dit de son côté le chef du gouvernement Saad-Eddine el Othmani.

Le premier suspect, appartenant à "un groupe extrémiste", avait été interpellé dès lundi, avant que les trois autres ne soient appréhendés jeudi matin après diffusion d'un avis de recherche, a indiqué la police.

- Analyse de vidéos -

Louisa Vesterager Jespersen, une étudiante danoise de 24 ans, et une amie, Maren Ueland, une Norvégienne de 28 ans, se trouvaient au Maroc pour des vacances.

Leurs corps ont été découverts sur un site isolé où elles avaient planté leur tente pour la nuit, à deux heures de marche du village d'Imlil, sur le chemin du Mont Toubkal, le plus haut sommet d'Afrique du Nord. L'une d'elles a été décapitée, selon une source proche du dossier.

A Copenhague, le Premier ministre danois Lars Løkke Rasmussen a dénoncé "un crime bestial". La Première ministre norvégienne Erna Solberg a condamné une attaque sur des innocentes "dénuée de sens".

A Rabat, le porte-parole du gouvernement marocain a souligné les "efforts" des services de sécurité en matière de lutte contre le terrorisme et salué ceux qui "ont réussi en un temps record à arrêter les auteurs" présumés du double meurtre.

- Craintes pour le tourisme -

Depuis des attaques suicide à Casablanca (33 morts) en 2003 et à Marrakech (17 morts) en 2011, le Maroc a musclé son dispositif sécuritaire et son arsenal législatif, tout en renforçant l'encadrement du secteur religieux et la coopération internationale antiterroriste.

"Depuis 2011, il n'y a pas eu d'atteinte à la sécurité au Maroc. En sept ans, c'est une performance vu le climat actuel de la région", a déclaré à l'AFP Abdelak Bassou, ancien directeur central des services généraux marocains associé au centre de recherche "Policy Center for The New South", basé à Rabat.

"Un attentat peut arriver partout, quelles que soient les mesures de sécurité et le degré de vigilance", a-t-il souligné.

Comme les autorités, les habitants du village d'Imlil s'inquiètent des possibles répercussions sur le secteur touristique.

Secteur clef pour l'économie marocaine, le tourisme représente 10% de la richesse du pays et constitue le deuxième employeur après l'agriculture. En 2017, le Maroc a enregistré un nombre record de touristes avec 11,35 millions de visiteurs.

Les trois hommes arrêtés jeudi sont originaires de Marrakech, selon l'avis de recherche, et l'un d'eux a des antécédents judiciaires "liés à des actes terroristes", selon les informations obtenues par l'AFP.

D'après des médias marocains, les suspects qui tentaient de quitter la ville ont entre 25 et 33 ans et vivaient dans la précarité.

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