Un nouveau parti anti-Brexit voit le jour au Royaume-Uni, inspiré par Macron

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Par Alice RITCHIE - Londres (AFP)
Publié le 19 février 2018 - 17:32
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Les trois dirigeants du nouveau parti britannique "Renew", le 19 février 2018 à Londres. De gauche à droite: Sandra Khadhouri, James Clarke et James Torrance.
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© BEN STANSALL / AFP
Les trois dirigeants du nouveau parti britannique "Renew", le 19 février 2018 à Londres. De gauche à droite: Sandra Khadhouri, James Clarke et James Torrance.
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Un nouveau parti politique centriste et anti-Brexit, "Renew" ("Renouveler"), a été lancé lundi au Royaume-Uni, inspiré par "La République en marche" du président français Emmanuel Macron.

La nouvelle formation affiche l'ambition de renverser le Brexit et de revitaliser le centre de la politique britannique, en surfant sur une opinion publique censée être un peu plus favorable au maintien dans l'Union européenne.

"L'appétit pour un nouveau parti (...) est colossal", a déclaré un des trois dirigeants de "Renew", James Clarke, lors d'une conférence de presse.

Le Parti conservateur au pouvoir ainsi que l'opposition travailliste se sont engagés à respecter le résultat du référendum du 23 juin 2016 ayant décidé à 52% une sortie du Royaume-Uni de l'UE.

La troisième formation britannique, l'europhile Parti libéral-démocrate, a quant à lui échoué à capitaliser sur le sentiment anti-Brexit d'une partie de la population.

"Renew" veut être "le véhicule pour les gens qui se sentent sans attache politique, qui se sentent délaissés", a poursuivi James Clarke.

- 300 candidats -

La formation s'est directement inspirée de "La République en marche" fondée par Emmanuel Macron.

Elle a reçu des conseils informels du mouvement placé au centre de l'échiquier politique français, fondé en avril 2016. Un peu plus d'un an plus tard, ce mouvement était le grand vainqueur des législatives après l'élection de sa figure de proue à la présidence de la République.

"Il n'y a pas de lien formel entre Renew et En Marche" mais "ce que nous tentons de réaliser n'est pas très éloigné de ce que M. Macron a accompli en France", a expliqué James Clarke à l'AFP.

"M. Macron a montré qu'il était possible de faire quelque chose d'extraordinaire en peu de temps", a-t-il ajouté.

"Nous aimons nous considérer comme différents des partis politiques traditionnels", a-t-il poursuivi. Ni de gauche ni de droite, "Renew" veut prendre racine dans "le vide au centre de la politique britannique".

Le parti affirme pouvoir déjà aligner plus de 300 candidats aux prochaines législatives prévues en 2022, mais qui pourraient intervenir plus tôt en raison de la faiblesse de la Première ministre conservatrice Theresa May, à la tête d'un exécutif divisé.

Le parti vise 650 candidats issus de la société civile, pour chacune des circonscriptions du Royaume-Uni.

"De nombreux candidats sont prêts à s'autofinancer. Nous avons des revenus très modestes, provenant d'une poignée de donneurs", a assuré James Clarke.

- Porte-à-porte -

Pour établir son programme, "Renew" a initié en février une grande opération de porte-à-porte afin de prendre le pouls de l'opinion sur le terrain.

"Renew" a été fondé par l'ancien financier Chris Coghlan, avant les élections générales de juin 2017 où il s'était présenté comme candidat indépendant avec un programme anti-Brexit dans le sud de Londres. Il était arrivé quatrième avec 1.234 voix.

Il s'agit d'une des initiatives pro-UE qui ont vu le jour récemment au Royaume-Uni en s'appuyant sur les incertitudes du Brexit pour tenter d'inverser le processus de sortie du giron européen, censé se concrétiser le 29 mars 2019.

Depuis les dernières élections, des sondages ont fait état d'un soutien croissant de l'opinion pour le maintien dans l'UE, sans pour autant enregistrer un renversement radical.

Début février, les mouvements anti-Brexit avaient lancé une plateforme commune, la Grassroots Coordinating Group (GCG), pour coordonner leurs efforts afin de peser sur les négociations avec Bruxelles, voire tenter d'obtenir un nouveau vote. Ces différentes organisations représentent au total quelque 500.000 personnes et plusieurs députés.

Andrew Adonis, un membre travailliste de la Chambre des Lords, a lancé sa propre campagne aux côtés d'un groupe de jeunes souhaitant stopper démocratiquement le Brexit, "Our Future, Our Choice".

L'organisation pro-UE "Best for Britain" a elle obtenu un don d'environ 500.000 livres (564.000 euros) du milliardaire américain George Soros.

"Renew" dit vouloir s'attaquer aux causes ayant poussé les électeurs à voter Brexit, en particulier "un profond mécontentement sur les inégalités".

Il compte défendre une augmentation du salaire minimum, renforcer les infrastructures en dehors de Londres et construire davantage de logements abordables. Et il veut "étudier de meilleures façons de gérer l'immigration", un des principaux thèmes de la campagne pro-Brexit.

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