Une réunion des Etats-Unis sur Cuba perturbée par des diplomates à l'ONU

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Par AFP - Nations unies
Publié le 16 octobre 2018 - 22:46
Mis à jour le 17 octobre 2018 - 02:08
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Des diplomates dénoncent à l'ONU la tenue d'une réunion sur les détenus cubains organisée par les Etats-Unis le 16 octobre 2018
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© TIMOTHY A. CLARY / AFP
Des diplomates dénoncent à l'ONU la tenue d'une réunion sur les détenus cubains organisée par les Etats-Unis le 16 octobre 2018
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Invectives, appel à la sécurité, cris et coups portés sur les pupitres... Mardi, la représentante diplomatique américaine Kelley Currie a eu bien du mal à prononcer son allocution lors d'une réunion organisée à l'ONU par les Etats-Unis sur les détenus politiques cubains, au grand dam de Cuba.

La diplomate a dû s'interrompre plusieurs fois, appeler à l'aide la sécurité pour évacuer la quinzaine de perturbateurs parmi lesquels figuraient des diplomates non identifiables, a constaté une journaliste de l'AFP présente dans la salle. En vain.

Lors d'un point-presse impromptu, Kelley Currie a affirmé que "la plupart" des manifestants étaient "des diplomates cubains", ajoutant "n'avoir jamais vu un tel comportement" venant de diplomates au cours de sa carrière.

"Cet évènement était une comédie politique élaborée à partir de faux arguments", a dénoncé devant la presse l'ambassadrice cubaine à l'ONU, Anayansi Rodriguez Camejo. "La vérité est de notre côté", a-t-elle assuré, en dénonçant une volonté américaine d'empêcher des diplomates cubains d'accéder à la salle.

Cuba dément régulièrement détenir des prisonniers politiques, assurant n'avoir que des détenus de droit commun.

"Le gouvernement américain n'a pas l'autorité morale pour critiquer Cuba", a affirmé dans un communiqué le ministère cubain des Affaires étrangères, rejetant "la fabrication de prétextes pour maintenir et intensifier l'embargo" économique, en vigueur depuis 1962.

"Le département d'Etat des Etats-Unis veut une fois de plus utiliser les installations des Nations unies comme sa chasse gardée", a accusé le ministère, réclamant du secrétariat général de l'ONU "une enquête rigoureuse et urgente sur ce qui s'est passé".

La tenue de cette rencontre sur les détenus cubains avait suscité en début de semaine une vive dénonciation de Cuba qui avait demandé solennellement au secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres de l'interdire. En vain, là aussi.

Parmi les intervenants prévus à la réunion, figuraient le secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA) Luis Almagro et un ancien détenu politique cubain, Alejandro Gonzalez Raga, dont la présence a été dénoncée par Anayansi Rodriguez Camejo.

"Dehors Almagro!", ont crié des manifestants alors que ce dernier essayait de parler. L'un des perturbateurs tapait avec un gros livre des coups sourds sur sa table sans que la sécurité ne parvienne à le faire arrêter.

"Cuba oui, le blocus non!". "Réunion libre, liberté d'expression!", ont aussi crié les manifestants.

Interrogé ces derniers jours sur cette rencontre, le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric s'était borné à répéter que les réunions et évènements proposés par les pays membres à l'ONU "devaient être conformes aux buts et aux principes des Nations unies et ne pas être de nature commerciale".

Intitulée "Emprisonnés pour quoi?", la rencontre dans une salle dédiée aux questions économiques et sociales visait "à lancer à l'ONU une campagne sur les détenus politiques à Cuba", avait expliqué un communiqué du Département d'Etat américain.

"Les quelque 130 prisonniers politiques détenus par le gouvernement cubain sont un signe explicite de la nature répressive du régime", ajoutait-il.

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