Yémen : deux frappes de la coalition font six morts à Sanaa

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Par AFP - Sanaa
Publié le 07 mai 2018 - 12:37
Mis à jour le 08 mai 2018 - 00:44
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Dégâts occasionnés par les bombardements aériens le 7 mai 2018 des bureaux de la présidence yéménite à Sanaa
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© Mohammed HUWAIS / AFP
Dégâts occasionnés par les bombardements aériens le 7 mai 2018 des bureaux de la présidence yéménite à Sanaa
© Mohammed HUWAIS / AFP

Au moins six personnes ont été tuées et 30 blessées dans deux frappes aériennes successives de la coalition militaire sous commandement saoudien menées lundi sur les bureaux de la présidence yéménite, utilisés par les rebelles Houthis dans le centre de la capitale Sanaa.

Ces bureaux sont situés dans le quartier central Tahrir, l'un des plus animés de la capitale yéménite pendant l'ouverture des bureaux et des commerces.

Une source médicale a donné à l'AFP un bilan d'au moins six morts et 30 blessés.

Les deux frappes ont visé "des dirigeants Houthis de premier et deuxième rangs", selon des "informations sûres du renseignement", a affirmé à Ryad Turki al-Maliki, porte-parole de la coalition qui intervient au Yémen depuis 2015. Sans préciser le bilan humain des frappes, il a parlé d'un "coup dur" pour les rebelles.

La coalition sous commandement saoudien intervient au Yémen en soutien au gouvernement contre les Houthis, maîtres de la capitale et de vastes territoires du nord et de l'ouest du pays.

Le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) a fait état de la chute de bombes à proximité des résidences de son personnel, la directrice de l'ONG pour le Yémen, Suze van Meegen, disant "la consternation" du NRC "face aux frappes menées sous commandement saoudien sur le très peuplé quartier des affaires à Sanaa" lundi.

"Nous abhorrons l'usage de la violence qui se poursuit pour intimider les populations civiles sous prétexte de chercher à les protéger", a-t-elle ajouté, soulignant que "ces frappes s'ajoutent à d'autres dont on ne fait pas toujours état à travers le pays".

Deux puissantes déflagrations ont secoué les bâtiments des bureaux de la présidence, situés près d'un grand hôtel, d'une banque, de nombreux commerces et non loin du siège de la Banque centrale, ont rapporté des habitants.

"Nous nous sommes précipités sur le lieu de la première explosion et avons vu des personnes prises sous les décombres. C'est alors qu'on a subi la deuxième frappe", a déclaré à l'AFP un secouriste, Ahmed Dehecher, près du lieu de l'attaque aérienne.

- Nouveaux tirs de missiles -

C'est la première fois qu'un raid aérien vise les bureaux de la présidence.

Il est intervenu quelques heures après que la défense antiaérienne saoudienne a intercepté dans la nuit de dimanche à lundi deux nouveaux missiles balistiques tirés par les rebelles yéménites en direction du sud du royaume, selon la coalition.

Les missiles ont été tirés depuis la province yéménite d'Amrane, au nord de la capitale Sanaa, a précisé le porte-parole de la coalition, le colonel saoudien Turki al-Maliki.

Il a ajouté qu'ils visaient des zones habitées mais qu'ils avaient été interceptés sans faire ni victimes, ni dégâts.

Il s'agit, a souligné l'officier saoudien, d'une "nouvelle preuve" de la fourniture par l'Iran d'armements aux rebelles Houthis qui ont multiplié les tirs de missiles vers l'Arabie saoudite depuis novembre dernier.

Téhéran soutient politiquement les Houthis, mais nie les aider militairement.

Comme d'autres pays du Moyen-Orient, le Yémen est le théâtre d'une "guerre par procuration" entre l'Iran chiite et l'Arabie saoudite sunnite, les deux poids lourds rivaux de la région.

Selon le quotidien américain The New York Times, un commando de bérets verts, les forces spéciales américaines, a été déployé fin 2017 à la frontière saoudienne avec le Yémen pour aider Ryad à trouver et détruire les caches de missiles des rebelles Houthis.

La guerre au Yémen a fait quelque 10.000 morts, plus de 54.000 blessés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde" selon l'ONU.

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