Au congrès du MoDem, Bayrou donne des gages de loyauté à la macronie

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Par AFP
Publié le 16 décembre 2017 - 20:13
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Arrivée des participants au congrès du Modem à Paris, le 17 décembre 2017
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© Philippe LOPEZ / AFP
Arrivée des participants au congrès du Modem à Paris, le 17 décembre 2017
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Le MoDem de François Bayrou, qui accueillait samedi à son congrès Édouard Philippe et cinq autres membres du gouvernement, entend se placer au cœur de la majorité, tout en cultivant sa singularité face à l'hégémonique République en marche.

"Nous, nous avons nos atouts: un héritage, nous savons d'où nous venons. Et nous avons une structure", a rappelé François Bayrou en ouverture de la grand-messe organisée dans un hôtel parisien, soulignant, en creux, la jeunesse et la faiblesse du maillage du parti présidentiel dans les territoires.

Une "complémentarité" entre LREM et le MoDem, résume-t-il, en exhortant à ce "que se bâtisse une organisation qui permettra de préparer les futures échéances" entre les deux formations, dont la forme reste à définir.

Ephémère Garde des Sceaux, François Bayrou ne cesse de "défendre l'unité de la majorité" et de donner des gages de loyauté au gouvernement et au président de la République, dont il loue régulièrement les qualités humaines et politiques.

Samedi, la crème de la macronie invitée à s'exprimer lui en a su gré: le Premier ministre, Édouard Philippe, a vanté "une majorité forte, équilibrée, diverse politiquement et très fortement animée par une force aimantée", en reconnaissant au Mouvement démocrate d'être "un partenaire exigeant en privé et solidaire en public" - "ce qui est préférable à l'inverse", a-t-il plaisanté.

Plus tôt, c'est le délégué général de La République en marche, Christophe Castaner, qui a exprimé ses "remerciements" à François Bayrou pour son ralliement à Emmanuel Macron, un "acte d'une élégance extrêmement rare et de courage décisif".

Au-delà des mots, le patron des Marcheurs a proposé "de poursuivre l'alliance" entre les deux partis, notamment pour les élections européennes de 2019, et de "construire une liste ouverte", en évoquant sans le nommer Alain Juppé.

D'autres membres du gouvernement se sont exprimés: les élues MoDem Geneviève Darrieussecq (secrétaire d'Etat auprès de la ministre des Armées) et Jacqueline Gourault (ministre auprès du ministre de l'Intérieur), ainsi que Julien Denormandie (Cohésion des territoires) et Jean-Michel Blanquer (Éducation nationale) qui a vanté sa politique, la "plus sociale" depuis "au moins vingt ans".

- Accent sur le social -

Mais le congrès du MoDem entend également faire entendre la propre partition du mouvement centriste, face à un parti présidentiel réputé peu partageur.

"C'est un congrès de travail", a insisté l'ex-Garde des Sceaux, en préambule du week-end, alors que son discours de clôture doit avoir lieu dimanche matin.

Samedi, plusieurs groupes de travail ont rendu leur copie sur les institutions, le développement durable ou l'éducation.

Derrière des idées parfois iconoclastes, le MoDem se veut un aiguillon programmatique de la majorité, quand les députés LREM sont parfois épinglés pour un certain manque de colonne vertébrale idéologique.

Le but: gagner en visibilité politique, voire médiatique, et du poids qui en découle dans les décisions gouvernementales.

Dans cette bataille, François Bayrou met particulièrement l'accent sur le social: "Notre projet ne peut pas être accompli si on ne met pas sur le même degré d'urgence le redressement économique du pays et un projet social pour la France", martèle le maire de Pau.

De manière plus générale, face à la recomposition en cours du paysage politique, le MoDem veut conserver sa place historique dans l'espace central, désormais concurrencée par une galaxie de chapelles.

Car outre La République en marche, Agir - emmenés par des ex-LR pro-Macron - ou l'UDI prétendent également incarner le centre.

La formation de Jean-Christophe Lagarde a toutefois connu plusieurs turbulences ces derniers jours: les radicaux valoisiens, fondateurs de la fédération, l'ont quittée la semaine dernière pour se réunifier avec le PRG.

Et samedi matin, ce sont Les Centristes d'Hervé Morin qui ont annoncé "s'affranchir" de l'UDI, à laquelle ils reprochent "une ligne politique changeante et une gouvernance trop solitaire".

Dans cette nébuleuse mouvante, François Bayrou se veut la force tranquille: vendredi, il a été réélu président du MoDem, qui fête ses dix ans, à plus de 93%. Il était le seul candidat.

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