Chez les Constructifs, une laborieuse recomposition autour de la majorité présidentielle

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Par AFP
Publié le 27 novembre 2017 - 19:32
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La pression s'est accrue lundi sur Thierry Solère, ex-LR rallié à LREM, pour qu'il quitte son poste de questeur de l'Assemblée nationale afin de respecter "les droits de l'opposition", mais le député des Hauts-de-Seine s'accroche.

Le président (LREM) de l'Assemblée François de Rugy lui a fait savoir lundi soir très clairement: "Je le dis sans hésitation, l'intérêt de l'Assemblée nationale serait que Thierry Solère abandonne la questure".

"Pour qu'il y ait une garantie de transparence dans l'utilisation du budget de l'Assemblée nationale, il a toujours été prévu que les questeurs n'appartiennent pas au même groupe", a-t-il ajouté à BFMTV.

De plus, M. de Rugy a eu lundi "quelques échanges avec des présidents de groupe de l'opposition et de la majorité qui vont tous dans le même sens". Mardi, ils "pourront se positionner clairement sur ce sujet" selon lui, lors de la conférence des présidents de l'Assemblée, dans la matinée.

Il ne faut pas que "l'élargissement de la majorité", avec l'adhésion à La République en marche également du ministre Gérald Darmanin et du secrétaire d'Etat Sébastien Lecornu, ainsi que l'entrée au gouvernement d'Olivier Dussopt (ex-PS), soit "parasité en quelque sorte par des débats sur le bon fonctionnement de nos institutions", a encore insisté M. de Rugy.

Peu après, Thierry Solère a opposé une fin de non-recevoir: "J'ai été élu par mes pairs, ma légitimité je la tiens de cette élection", a-t-il martelé auprès de LCI.

Comme le prévoit le règlement de l'Assemblée, "dans dix mois il y aura à nouveau une élection" de l'ensemble du bureau de l'Assemblée et alors il "remettra (son) mandat en jeu", a-t-il indiqué. "Ce n'est pas parce que M. Jacob (chef de file des députés LR) hurle à la mort" qu'il doit démissionner, a balayé ce questeur, selon qui "il ne faut pas mélanger le droit et la politique".

- Le gouvernement botte en touche -

Dès dimanche, M. Solère, qui venait de rejoindre La République en marche, avait annoncé qu'il ne comptait pas démissionner.

La tradition veut pourtant que l'un des trois postes de questeur revienne à l'opposition. Or, désormais, avec l'adhésion à LREM de M. Solère, qui était déjà très proche de la majorité, les trois questeurs appartiennent au parti du président Emmanuel Macron.

Interrogé lundi sur ce maintien, le nouveau porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a botté en touche, ne se voyant pas, "comme porte-parole, commenter une affaire qui est de nature strictement parlementaire", et renvoyant à l'élection annuelle du bureau en octobre.

Pour sa part, une des porte-parole des députés La République en marche, Aurore Bergé (issue de LR), a estimé que "l'opposition" devait être "représentée" à la questure. Le débat pourrait s'inviter à la réunion du groupe majoritaire mardi matin également.

Observant que le ralliement de Thierry Solère "déséquilibre la vie parlementaire", la porte-parole du parti LR et députée Brigitte Kuster en a appelé aux responsabilités de la majorité pour ce que "cette situation ne perdure pas". "Puisqu'on devait faire de la politique autrement, qu'ils (les macronistes) le prouvent!", a-t-elle lancé.

En juin, M. Solère, alors LR "Constructif", avait été élu à ce poste stratégique et doté d'importants moyens matériels, avec des voix LREM et au détriment de LR, ce qui avait déclenché une crise.

Le règlement de l'Assemblée avait ensuite été modifié pour que les instances de la chambre "reflètent sa composition politique", à compter du prochain renouvellement du bureau, plus haute instance collégiale.

Mais "face à la situation nouvelle, il me revient de rechercher, avec les groupes politiques, les solutions qui permettront à l’Assemblée de continuer à fonctionner en respectant les principes d’équilibre et de juste représentation de toutes ses composantes politiques", a souligné lundi le président de l'Assemblée dans un communiqué. L'adhésion de M. Solère à la majorité "impacte indéniablement le fonctionnement" de l'institution, selon M. de Rugy.

Interrogé sur l'argumentation de M. Solère, qui plaide qu'il a été élu, le titulaire du "perchoir" a averti sur BFMTV: "Nous pourrions procéder à un vote dans l'hémicycle".

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