Evacuation d'un campement de migrants insalubre dans le nord de Paris

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Par AFP - Paris
Publié le 29 janvier 2019 - 10:31
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Un campement de migrants à Paris le 10 janvier 2019
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© Christophe ARCHAMBAULT / AFP/Archives
Un campement de migrants à Paris le 10 janvier 2019
© Christophe ARCHAMBAULT / AFP/Archives

Une opération d'évacuation d'un campement de migrants dans le nord de Paris, où plusieurs centaines de personnes vivaient dans des conditions très insalubres, s'est déroulée mardi matin pour les mettre à l'abri, a constaté l'AFP.

Le premier autobus est arrivé vers 08H30 pour évacuer les migrants que la police tentait de faire asseoir sur le trottoir afin de faciliter le bon déroulement de cette opération qui ne se veut pas une évacuation classique mais plutôt une maraude de mise à l'abri.

"299 personnes ont été mises a l'abri", a indiqué sur place, porte de la Chapelle, Bruno André, le directeur de cabinet de la préfecture de région, en précisant que "certaines personnes ont choisi de ne pas monter dans les bus". Environ 400 places avaient été mobilisées dans des gymnases en Ile-de-France.

Les migrants ont été orientés vers ces gymnases où leur situation sanitaire et administrative sera examinée, a-t-il ajouté.

Philip, un Erythréen, a expliqué pourquoi il n'a pas voulu monter dans l'autobus: "J'ai mes empreintes en Italie, je ne veux pas être expulsé".

"Je suis en France depuis un an, moi j'ai mes empreintes en Suède et si je suis en Suède ils vont me renvoyer en Afghanistan", confiait pour sa part un autre migrant, Daj. "Je préfère dormir dehors même s'il fait froid", a-t-il ajouté en montrant sa tente sous l'autoroute.

Avant le début de l'évacuation, les forces de l'ordre avaient éteint le feu de camp allumé à l'entrée du campement. Plusieurs centaines de migrants attendaient debout dans le calme au milieu des tentes.

Moussa, 30 ans, dort ici depuis deux semaines, mais ce réfugié qui a obtenu une carte de séjour il y a deux ans connaît la rue depuis cette époque.

"J'ai demandé pour une formation, un appartement. On me dit qu'il n'y a rien pour moi", se désole-t-il, en attendant un "transfert" vers un lieu inconnu. Sans acrimonie, il décrit un campement "où on a froid, où tout est sale".

Ahmad, un Afghan de 29 ans, a déjà déposé sa demande d'asile mais il dort ici "depuis 45 jours". Il a aussi hâte de partir: "Ce n'est pas sûr ici, les gens sont ivres, ils se battent pour l'argent", raconte ce père de famille qui a fui l'Afghanistan "parce que ce n'est pas une vie là bas, j'ai vu des gens mourir, je veux autre chose pour mes enfants".

Omar, 26 ans, a lui déjà connu des mises à l'abri, mais "après quelques nuits dans le gymnase on m'a mis dehors", témoigne dans un français parfait ce jeune Soudanais qui a déjà été évacué du campement voisin de Saint-Denis.

L'État s'apprête à intensifier les opérations de ce type dans les semaines à venir pour résorber les campements dans lesquels plus de 2.000 personnes vivent dans le nord de la capitale.

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