Abus sexuels : le président de La Parole libérée (victimes) ne se rendra pas à l'assemblée des évêques

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Par AFP - Paris
Publié le 11 octobre 2018 - 13:53
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Le président de l'association La Parole Libérée François Devaux, le 19 juin 2018 à Genève en Suisse
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© Fabrice COFFRINI / AFP/Archives
Le président de l'association La Parole Libérée François Devaux, le 19 juin 2018 à Genève en Suisse
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Le président de La Parole Libérée (victimes d'abus sexuels dans l'Eglise) a affirmé jeudi à l'AFP qu'il ne se rendrait pas à l'Assemblée de la conférence des évêques de France (CEF) à Lourdes en novembre, dénonçant "l'amateurisme" et l'"impréparation" de la rencontre.

La CEF, interrogée, a affirmé avoir "pris acte" de cette décision, soulignant proposer "un modèle de rencontre" des victimes "le plus respectueux possible".

En juin, l'épiscopat avait annoncé qu'il recevrait, lors de son assemblée plénière d'automne, des victimes d'actes de pédophilie au sein de l'Église. Une prise de parole demandée depuis longtemps par l'association La Parole libérée, à l'origine en 2015 de plaintes contre le père Preynat, soupçonné d'abus sexuels sur près de 80 scouts lyonnais.

Le format que prendra la rencontre entre évêques et victimes, prévue le 3 novembre au sanctuaire marial des Hautes-Pyrénées, est le principal point d'achoppement.

Pour François Devaux, président de la Parole libérée, "intervenir devant tous les évêques réunis (118, ndlr) dans l'hémicycle est essentiel, comme avait pu le faire au printemps Hans Zollner", membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs.

La CEF a proposé de son côté 4 ou 5 groupes de travail (des "carrefours") réunissant deux victimes et 25 à 30 évêques chacune. "C'est le modèle qui se veut le plus respectueux possible des personnes victimes", a souligné son secrétaire général adjoint, Vincent Neymon.

"Cette réception n'est pas l'organisation d'une tribune médiatique", a-t-il dit. "Notre formule est la meilleure" et "permet une rencontre utile aux personnes elles-mêmes et aux évêques, qui doivent pouvoir entendre et parler ensemble avec les victimes des sujets qu'elles ont choisis".

"On nous invite, et en même temps il faudrait qu'on se cache", répond M. Devaux. Il estime également que les échanges préparatoires ne permettent pas d'avoir "d'objectifs précis" sur la suite qui sera donnée à la lutte contre la pédophilie. Il y a, à la fois, "de l'impréparation, de l'amateurisme et de l'irrespect", a-t-il dit.

"Votre institution passe à côté des victimes sans les voir", "je n'accepte pas d'intervenir dans ces conditions", a-t-il écrit dans une lettre à l'épiscopat, transmise à l'AFP.

Une "dizaine de victimes invitées ont répondu oui", affirme M. Neymon, "mais il est possible qu'il y ait des défections, notamment après les déclarations de M. Devaux".

Selon La parole libérée, "aujourd'hui, moins de cinq victimes" ont répondu présentes.

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