Brésil : suspension d'une ordonnance contestée sur l'esclavage moderne

Auteur:
 
Par AFP
Publié le 24 octobre 2017 - 20:50
Image
Le président brésilien Michel Temer sle 26 juin 2017 à Brasilia
Crédits
© EVARISTO SA / AFP
Le président brésilien Michel Temer, à Brasilia, le 26 juin 2017
© EVARISTO SA / AFP

La justice brésilienne a suspendu mardi l'application d'une ordonnance hautement polémique du gouvernement conservateur de Michel Temer qui assouplit les normes régissant la lutte contre l'esclavage moderne.

Une juge du Tribunal de Justice (STJ), Rosa Weber, a pris cette mesure après avoir été saisie par le parti de gauche écologiste Rede et c'est la Cour suprême qui aura le dernier mot.

Avec l'ordonnance, les conditions de travail qui s'assimilent à de l'esclavage moderne sont presque exclusivement limitées aux situations de privation de liberté. Le texte ne prend plus en compte les notions de conditions dégradantes stipulées auparavant.

L'ordonnance du gouvernement avait suscité une avalanche de critiques au Brésil, dernier pays d'Amérique à avoir aboli l'esclavage, en 1888, et où de nombreuses plaintes sur l'esclavage moderne visent les grands propriétaires terriens.

L'ex-président Fernando Henrique Cardoso avait qualifié de "recul inacceptable" cette ordonnance très critiquée aussi par l'Organisation internationale du Travail (OIT).

Quant à la représentation des Nations unies au Brésil, elle avait exprimé sa "profonde inquiétude" devant la mesure du gouvernement de centre droit.

Pour l'ONU, l'ordonnance publiée en début de semaine dernière dans le journal officiel par le ministère du Travail "tend à rendre plus difficile" en fait le combat contre l'esclavage moderne.

Des inspecteurs du travail chargés du lutter contre l'esclavage moderne ont même fait grève, considérant que les nouvelles règles enfreignaient la Constitution brésilienne, ainsi que de nombreuses conventions internationales.

Le député Alessandro Molon, du parti Rede, a affirmé que le gouvernement avait voulu, avec cette ordonnance, s'assurer le soutien du puissant lobby ruraliste lors du vote cette semaine des députés sur une mise en accusation du président Temer qui pourrait l'éloigner du pouvoir pour corruption.

Face au concert de critiques, le président Temer avait demandé au ministère du Travail de réviser le contenu de l'ordonnance, reculant encore une fois devant une controverse suscitée par une mesure impopulaire.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
26/04 à 18:30
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.