Canada : la crise des opiacés a fait plus de 8.000 morts en deux ans (officiel)

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Par AFP - Ottawa
Publié le 18 septembre 2018 - 23:31
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Le fentanyl, un opiacé de synthèse, est 30 à 50 fois plus puissant que l'héroïne
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© CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives
Le fentanyl, un opiacé de synthèse, est 30 à 50 fois plus puissant que l'héroïne
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Plus de 8.000 personnes sont mortes en deux ans au Canada de surdoses d'opiacés, utilisés dans des médicaments ou sous forme de drogue synthétique, ce qui démontre que "la crise ne s'atténue pas", se sont alarmées mardi les autorités sanitaires.

"De janvier à mars 2018, il y a eu au moins 1.036 décès apparemment liés aux opiacés au Canada, dont 94% étaient non intentionnels (accidentels)".

Au total, "plus de 8.000 Canadiens ont perdu la vie entre janvier 2016 et mars 2018" après avoir consommé ces puissants analgésiques, a indiqué l'Agence de santé publique du Canada (ASPC), dans un communiqué.

"C'est dans l'Ouest canadien, en particulier en Colombie-Britannique et en Alberta, que les effets se font encore plus sentir", a-t-elle souligné.

La province de Colombie-Britannique a lancé fin août des poursuites contre plus de quarante entreprises pharmaceutiques fabriquant ou commercialisant ces produits antidouleurs dont la consommation peut créer des dépendances.

Cette crise des opiacés s'explique en outre par le trafic de fentanyl, une drogue synthétique importée illégalement d'Asie et considérée comme 30 à 50 fois plus puissante que l'héroïne et 50 à 100 fois plus puissante que la morphine.

Des surdoses au fentanyl ont notamment été constatées chez des consommateurs de cocaïne qui ignoraient que leur poudre blanche avait été coupée avec cet opiacé bien moins cher.

"Par le passé, les décès liés à une surdose avaient tendance à survenir surtout chez les personnes qui avaient consommé de la drogue pendant une période prolongée", note l'ASPC.

Or "la crise actuelle révèle un éventail plus large de victimes, allant des personnes qui décèdent la première fois qu'elles prennent de la drogue aux personnes qui éprouvent des douleurs chroniques, en passant par les personnes qui sont plus habituées à consommer des drogues", ont relevé les autorités sanitaires.

Face à la crise, le gouvernement canadien a débloqué depuis 2017 quelque 84 millions de dollars canadiens (55 millions d'euros) pour financer de nouveaux projets de recherche sur les opiacés ainsi que renforcer les services d'urgence et tenter de limiter les surdoses mortelles.

Plusieurs provinces canadiennes ont également procédé à la distribution de doses de naloxone (aussi appelé Narcan), un antidote en cas d'overdose.

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