Cisjordanie : grève des Palestiniens contre un nouveau système de retraite

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Par AFP - Ramallah
Publié le 15 janvier 2019 - 16:43
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Une Palestinienne marche le 15 janvier 2019 à Hébron, en Cisjordanie occupée, dans une rue aux échoppes closes en raison d'une grève contre un nouveau système de retraite
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© HAZEM BADER / AFP
Une Palestinienne marche le 15 janvier 2019 à Hébron, en Cisjordanie occupée, dans une rue aux échoppes closes en raison d'une grève contre un nouveau système de retraite
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La plupart des grandes villes en Cisjordanie occupée ont été en partie paralysées mardi par une grève à laquelle ont pris part des milliers de Palestiniens protestant contre un nouveau système de retraite, ont constaté les journalistes de l'AFP.

A Ramallah, où siège l'Autorité palestinienne, embryon de gouvernement, quelques milliers de manifestants se sont réunis devant le bâtiment principal de la Sécurité sociale, institution chargée d'appliquer la réforme.

Celle-ci prévoit qu'employeurs et employés contribueront chaque mois à un fonds géré par le gouvernement qui paiera les retraites des employés le moment venu. La réforme est censée se mettre en place graduellement à partir des prochains jours.

Il n'existe pas de système de retraite public en Cisjordanie, mais les Palestiniens peuvent cotiser auprès de compagnies privées.

Les autorités palestiniennes affirment que le nouveau dispositif inspiré de systèmes en vigueur à travers le monde offrira davantage de sécurité aux employés.

Les grévistes eux n'ont pas confiance dans les autorités pour gérer le fonds.

L'Autorité palestinienne fait face de longue date à une défiance profonde et aux accusations de corruption. Un sondage indiquait en décembre que 53% des personnes interrogées la considéraient comme un fardeau.

Les grévistes font aussi valoir que la survie de l'Autorité elle-même n'est pas assurée du fait de l'occupation israélienne.

Amer Farah, un employé de la Banque de Palestine à Ramallah, reconnaît qu'un tel fonds dans un Etat qui fonctionne correctement serait important.

"Mais nous sommes toujours sous occupation", explique-t-il à l'AFP.

L'armée israélienne a mené ces dernières semaines plusieurs raids à Ramallah et dans d'autres villes palestiniennes pourtant sous contrôle de l'Autorité palestinienne, après deux attaques mortelles contre des Israéliens.

"Le pays n'est pas stable, ni sur le plan économique, ni sur le plan politique. Comment vont-ils appliquer la loi ?", poursuit M. Farah, ajoutant qu'en plus, les Palestiniens sont divisés entre la Cisjordanie gouvernée par l'Autorité et la bande de Gaza contrôlée par son rival, le mouvement islamiste Hamas.

"Si le gouvernement ne retire pas (la loi), il y aura une autre grève", prévient Amer Hamdan, le porte-parole du mouvement qui fait campagne contre la réforme.

Le président de l'Autorité Mahmoud Abbas se trouvait au même moment aux Nations unies où il devait s'exprimer devant l'Assemblée générale et réitérer ses appels à reconnaître un Etat palestinien.

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