La Fondation Abbé Pierre dénonce une hausse des expulsions locatives avec l'arrivée de l'été

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Par AFP - Paris
Publié le 20 juin 2018 - 18:23
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Manifestation place de la République à Paris, en faveur du droit au logement à la veille de la fin de la trêve hivernale des expulsions locatives, le 15 mars 2008
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© JOEL SAGET / AFP/Archives
Manifestation place de la République à Paris, en faveur du droit au logement à la veille de la fin de la trêve hivernale des expulsions locatives, le 15 mars 2008
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Plusieurs dizaines de militants de la Fondation Abbé Pierre se sont rassemblés mercredi à Paris pour dénoncer la recrudescence des expulsions locatives durant la période estivale, a constaté une journaliste de l'AFP.

"Quand certains s'envolent pour les vacances, d'autres atterrissent à la rue", pouvait-on lire sur une pancarte géante installée sur une place du XIXe arrondissement de la capitale et autour de laquelle les militants étaient rassemblés.

"L'idée est de dire que les expulsions se déroulent aussi en plein cœur de l'été même si dans l'opinion publique, on pense aux expulsions surtout lors de la période hivernale", explique à l'AFP le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert.

Obtenue par l'abbé Pierre après l'hiver 1954, la trêve hivernale, qui court du 1er novembre au 31 mars, gèle les expulsions et protège les plus démunis en leur permettant de rester dans leur logement.

"Aujourd'hui, nous sommes vraiment inquiets et en colère car malgré la promesse du gouvernement, nous constatons que les expulsions sont en hausse", ajoute-t-il.

Début mars, un plan d'actions interministériel visant à réduire le nombre d'expulsions avait été lancé par le ministère de la Cohésion des territoires.

Présente dans le rassemblement, Cyrine Bahrouz, 59 ans, est sur le point d'être expulsée du studio qu'elle occupe avec sa fille. "Le 18 juillet très précisément, je serai expulsée avec le concours de la force public. Depuis que la date m'a été communiquée, je ne dors plus. J'y pense tout le temps", dit-elle la gorge nouée.

Reconnue prioritaire Dalo (droit au logement opposable) en 2015, aucun logement ne lui a pourtant jamais été proposé.

Comme elle, Nadia, prioritaire Dalo depuis 2013, fait l'objet d'une procédure d'expulsion. "Je suis constamment stressée. Dès qu'on frappe à la porte, je m'imagine que c'est la police qui vient me déloger. Je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir encore tenir", se lamente-t-elle.

Selon le 23e rapport de la Fondation Abbé Pierre, 15.222 ménages ont été expulsés avec le concours de la force publique en 2016, soit environ 34.400 personnes. Un chiffre en légère augmentation par rapport à 2015.

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