Le patron du foot afghan nie les accusations de violences sexuelles contre des joueuses

Auteur:
 
Par AFP - Kaboul
Publié le 31 décembre 2018 - 18:06
Image
Le président de la Fédération afghane de football lors d'une interview avec l'AFP à Kaboul le 31 décembre 2018
Crédits
© WAKIL KOHSAR / AFP
Le président de la Fédération afghane de football lors d'une interview avec l'AFP à Kaboul le 31 décembre 2018
© WAKIL KOHSAR / AFP

Le président de la Fédération afghane de football a "fermement nié" lundi les accusations de violences sexuelles contre des joueuses de l'équipe nationale dont il fait l'objet, dénonçant une "conspiration" "sans preuves" à son encontre.

Keramuddin Karim est accusé d'avoir frappé et violé des joueuses. Le quotidien britannique The Guardian, qui a révélé l'affaire en novembre, a publié vendredi le témoignage d'une footballeuse qui raconte qu'il l'a menacée d'un pistolet après l'avoir violée et frappée au visage.

Une enquête judiciaire est en cours. Mais le président de la Fédération afghane de football (AFF) s'est dit confiant qu'il en sortirait blanchi, dans un entretien avec l'AFP.

"Je nie fermement ces accusations", a déclaré M. Karim, suspendu de ses fonctions, tout comme quatre autres membres de l'AFF, jusqu'au terme de l'enquête.

"C'est une conspiration. Aucune preuve n'a été présentée. Seules des voix non identifiés, des identités anonymes ont formulé ces accusations", a-t-il poursuivi, suggérant que ses contempteurs utilisent cette stratégie pour "demander l'asile en Europe".

Keramuddin Karim a affirmé coopérer avec les enquêteurs du bureau du procureur général, qui l'a frappé vendredi d'une interdiction de quitter l'Afghanistan, tout comme les quatre autres cadres de l'AFF.

La Fédération internationale de football (Fifa) a également suspendu M. Karim pour 90 jours.

Une autre joueuse, également interrogée par The Guardian, a toutefois accusé ce père de 11 enfants, marié à deux femmes, d'avoir menacé publiquement de lui couper la langue après qu'elle eut échappé à ses avances.

"En tant que père et mari, j'ai été affecté (par les accusations)", a dit M. Karim, pour qui l'ancienne capitaine de la sélection, Khalida Popal, devenue responsable d'ONG, est "au centre de ces accusations".

Interrogée lundi par l'AFP, l'ex-joueuse, qui a fui l'Afghanistan il y a sept ans après avoir reçu de nombreuses menaces, a indiqué avoir vu deux cadres afghans "harceler moralement et sexuellement des joueuses" lors d'un stage en Jordanie.

Khalida Popal a affirmé avoir découvert "plus de 12 filles et garçons qui ont été agressés physiquement et sexuellement par le président".

Pour le président du Comité olympique afghan, Hafizullah Wali Rahimi, ces accusations ne sont pas nouvelles.

"Les agressions par les responsables de fédérations, les entraîneurs et les sportifs ont toujours existé", a-t-il déclaré en décembre à des médias locaux. "Nous avions reçu des plaintes dans les passé."

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.