Contrats aidés : un outil souvent mobilisé malgré les critiques
Les contrats aidés, que le gouvernement entend réduire pour faire des économies, sont souvent critiqués pour leur coût mais restent un outil privilégié par la plupart des gouvernements en période de chômage de masse.
Créés dans les années 80, les contrats aidés sont des contrats pour lesquels l'employeur bénéficie d'aides publiques.
Ils comprennent aujourd'hui principalement les emplois d'avenir, pour les jeunes de 16 à 25 ans peu ou pas qualifiés, et les contrats uniques d'insertion (CUI) pour les personnes sans emploi et rencontrant des difficultés d'accès à l'emploi. Ces derniers se divisent entre le secteur marchand (CUI-CIE) et non marchand (CUI-CAE).
Le ministre des Comptes publics a annoncé mardi vouloir réduire le nombre de contrats aidés pour la fin de l'année 2017. "Le précédent gouvernement en a fait 190.000 dans les cinq premiers mois, soit deux tiers de l'enveloppe prévue," a expliqué Gérald Darmanin mardi dans Le Parisien. "Nous en ferons 110.000 dans les mois qui restent", soit 300.000 en tout.
Le budget pour 2017 prévoit pour l'instant 280.000 contrats aidés, pour une enveloppe de 2,4 milliards d'euros.
Environ 400.000 personnes bénéficiaient d'un contrat aidé à la fin de l'année 2016, selon les données communiquées par le ministère du Travail. Ils étaient 437.000 bénéficiaires à fin 2015.
Beaucoup mobilisés par François Hollande, les contrats aidés ont également été très utilisés sous les mandats de Jacques Chirac. Les effectifs ont grimpé à plus de 800.000 bénéficiaires entre 1996 et 1999, avec Alain Juppé puis le socialiste Lionel Jospin à Matignon, dans un contexte de fort chômage (10,4% en métropole mi-1997, un record historique).
Nicolas Sarkozy est le président qui a le moins actionné le levier des contrats aidés. Au cours de son mandat, leurs effectifs ont chuté autour de 300.000.
Fin 2016, un rapport de la Cour des comptes a contesté l'efficacité des contrats aidés pour l'accès des jeunes à l'emploi, les jugeant pas suffisamment ciblés sur les plus en difficulté.
Par ailleurs, plusieurs études ont montré que les contrats aidés donnaient lieu à un fort effet d'aubaine. En 2015, la Dares révélait que, dans le privé, 81% des recrutements en contrat aidé auraient quand même eu lieu sans l'aide, contre 36% dans le secteur non marchand (public, associations…).
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