"Churchill" : pourquoi le vieux lion s'opposa au Débarquement (VIDÉO)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 16 mai 2017 - 12:09
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Brian Cox Film Churchill
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©SquareOne/Universum/UGC Distribution
L'acteur Brian Cox interprète Winston Churchill.
©SquareOne/Universum/UGC Distribution
Symbole de la résistance britannique contre les Nazis lors de la Seconde Guerre mondiale, Winston Churchill était pourtant opposé au Débarquement du 6 juin 1944. C'est ce moment historique peu connu que raconte le film "Churchill", qui sort ce mercredi.

C'est l'un des dirigeants britanniques les plus respectés de l'Histoire, mais il s'opposa au Débarquement allié du 6 juin 1944. Le film Churchill, qui sort ce mercredi 31 sur les écrans français, raconte comment le vieux lion tint tête aux Américains avant de céder finalement.

Winston Churchill (1874-1965) impressionna ses compatriotes et le monde entier par sa détermination et son aptitude à galvaniser la population lors de la bataille d'Angleterre (le "Blitz") en 1940-1941, alors qu'il était Premier ministre. Mais le film n'est pas un biopic: il raconte les 6 jours qui, en juin 1944, ont précédé le Débarquement allié sur les plages de Normandie.

"Ce plan finira en massacre", dit Churchill à Dwight Eisenhower, commandant suprême des forces alliées, au général Montgomery, chef des troupes terrestres, et au roi George-VI, lors de leurs dernières réunions avant le Jour-J.

Vétéran de la Première guerre mondiale, le Premier ministre est alors rongé par la culpabilité: il fut l’initiateur du débarquement raté de Gallipoli, monté dans le détroit des Dardanelles en 1915 contre l'Empire ottoman, qui se solda par un échec cinglant et la mort de 250.000 hommes côté allié. Plus jamais ça, se dit-il. Il craint que le Débarquement prévu par les Américains n'envoie à nouveau des milliers de jeunes soldats à la mort.

Il finira par céder, après ces six jours. Aigri de ne pas avoir été entendu, mais conscient qu'il faut aller de l'avant, il ne ménagera pas sa peine en s'engageant aux côtés des Alliés: les grands hommes peuvent se tromper –et ils l'acceptent et le reconnaissent. C'est le principal enseignement (et le principal intérêt?) de ce film un peu bizarre, sans rythme, faits de moments intimes et d'images mélancoliques soulignées de musique.

"À bien des égards, le film parle d'un ogre vieillissant, d'un ténor de la politique déchu, qui n'a d'autre choix que d'affronter son propre déclin –celui de son pouvoir, de son influence et surtout de sa capacité à gouverner le pays– au moment où les événements de l'Histoire le dépassent. Le grand homme n'est-il plus que l'ombre de lui-même ou parviendra-t-il une fois encore à rebondir?", explique le réalisateur, l'Australien Jonathan Teplitzky, peu connu du grand public, qui travaille surtout pour la télévision et dont le dernier film au cinéma était Les voies du destin en 2014, avec Colin Firth et Nicole Kidman.

Loin de l'hagiographie, il présente un Churchill vieillissant, désagréable, aigri, peu sympathique, qui lutte contre l'alcoolisme et la dépression. Cognac, cigare, nœud papillon, chapeau, air bourru et démarche de bouledogue: l'immense acteur écossais Brian Cox est impressionnant dans le rôle.

A ses côtés Miranda Richardson interprète la femme de Churchill, Clemmie, au caractère au moins aussi fort que celui de son mari, qui lui tint tête et joua un rôle important auprès de lui, dans les choix faits par le vieux lion vers la fin de la guerre, et notamment dans l'acceptation de ce Débarquement qu'il désapprouvait.

Ces moments intimes sont peut-être les plus réussis de ce film déroutant, à l'image d'un dialogue entre les deux, quand la femme de Churchill lui reproche de n'en faire toujours qu'à sa tête. "Te souviens-tu de la dernière fois où tu as écouté quelqu'un? De la dernière fois où tu as discuté avec moi?", lui demande-t-elle. Sur le ton de l'ironie, balayant le reproche d'un revers de la main, il lui répond: "Toutes mes excuses! J'ai dû être distrait par cette histoire de guerre à gagner…"

(Voir ci-dessous la bande-annonce du film): 

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