Climat : Al Gore revient à Cannes, pour "une suite qui dérange"

Auteur:
 
Par AFP
Publié le 22 mai 2017 - 20:41
Image
L'ancien vice-président américain Al Gore arrive pour la projection du film "Une suite qui dérange:
Crédits
© Alberto PIZZOLI / AFP
L'ancien vice-président américain Al Gore arrive pour la projection du film "Une suite qui dérange: le temps de l'action", présenté hors compétition au Festival de Cannes, le 22 ma
© Alberto PIZZOLI / AFP

Entre documentaire sur un monde en ébullition et portrait personnel, Al Gore est revenu en héros du climat à Cannes dans un nouveau film montré lundi hors compétition, dix ans après un premier opus phénomène.

En 2006, "Une vérité qui dérange" et son personnage principal avaient fortement contribué à éveiller les consciences sur la rapidité du réchauffement de la planète (3e documentaire le plus vu au cinéma aux Etats-Unis, deux Oscars).

"Maintenant, nous avons les solutions, et ce qu'il nous reste à faire c'est rassembler la volonté politique nécessaire pour mettre en oeuvre ces solutions suffisamment rapidement", a déclaré l'ancien vice-président américain, lors d'une conférence de presse à Cannes.

En 2017, les impacts climatiques sont plus nets, mais les moyens d'agir plus importants: "Une suite qui dérange: le temps de l'action" mesure le chemin parcouru, et veut positiver. Ce voyage aux quatre coins du globe dessine aussi le portrait d'un animal politique, blessé par l'élection présidentielle de 2000 manquée de peu, et devenu une figure morale vouée au climat et couronnée d'un Nobel de la paix.

"Je suis un politicien en voie de guérison!", se décrit-il dans le film.

A 69 ans, la haute silhouette s'est alourdie, mais le personnage crève toujours l'écran, drôle, entêté ou philosophe quand l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche annonce un nouveau revers pour le climat.

"Nous savons maintenant, après quatre mois d'administration, que personne, même pas un président, ne peut arrêter le mouvement pour le climat", a déclaré Al Gore à Cannes, estimant qu'il y avait beaucoup plus de chances désormais que les Etats-Unis restent dans l'accord de Paris sur le climat.

- Du Tennessee aux Philippines -

Cannes, qui avait déjà accueilli Al Gore en 2006, a aussi mis à l'honneur le sujet du climat en 2015: la 68ème édition s'était refermée sur "la Glace et le ciel", portrait du scientifique Claude Lorius réalisé par Luc Jacquet.

Pour "Une suite qui dérange", les documentaristes Bonni Cohen et Jon Shenk ont suivi pendant deux ans l'ex-VP américain, dans la grande ferme de son enfance dans le Tennessee, aux Philippines, en Inde, à la conférence climat de Paris, au Groenland (gros plans fascinants sur le processus de fonte des glaces)...

"Et vous savez où va toute cette eau? A Miami, Floride!", dit Gore, les pieds dans les rues inondées de la ville, équipées de gros tuyaux. A un moment donné "ça va être difficile de pomper tout l'océan!"

Depuis dix ans, Al Gore a entrepris de former des "ambassadeurs" de l'action climatique partout dans le monde, en faisant des conférences multimédias.

Il s'offre d'ailleurs l'amère satisfaction de rediffuser une séquence de 2006 particulièrement moquée alors par ses contempteurs: une vue aérienne de Manhattan inondée jusqu'au mémorial du 11-Septembre. Exactement ce qui s'est passé lors de l'ouragan Sandy en 2012.

Malin, il s'arrête aussi à Georgetown, Texas, sur le point de passer au 100% d'électricité renouvelable car c'est la solution la moins coûteuse. Le tout sous l'impulsion d'un maire républicain.

Au cours de ces 90 minutes édifiantes, le spectateur saisit un des grands enjeux du combat: l'essor des énergies propres dans les pays en développement.

Le film livre d'ailleurs un épisode étonnant: ce coup de fil de Gore, en pleine COP21, au patron de SolarCity pour qu'il transfère gracieusement des technologies photovoltaïques à l'Inde, alors réticente à signer l'accord mondial contre le réchauffement. Il ne dit pas si la promesse de SolarCity a été concrétisée, mais l'Inde finira par signer.

En conférence de presse à Cannes, M. Gore a également salué les positions du nouveau président français, Emmanuel Macron. "Je pense qu'il apporte un énorme sursaut d'espoir, dont nous avions vraiment besoin, pour rechercher, au niveau mondial, des solutions à la crise climatique", a-t-il déclaré.

"Une suite qui dérange", présenté au festival de Sundance (Utah) en janvier, doit être montré lundi à 19h30 en séance spéciale. Il sortira fin juillet aux Etats-Unis, le 1er novembre en France.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Lula
Lula Da Silva : une barbe cache-misère politique ou masque de l’autoritarisme ?
Luiz Inácio Lula da Silva est un personnage simple en apparence mais complexe en substance. Sous sa barbe blanche, ses fossettes et son sourire aux dents refaites, le ...
27 avril 2024 - 14:36
Politique
26/04 à 18:30
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.