"Jackie" : Natalie Portman, exceptionnelle First Lady (VIDÉO)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 29 janvier 2017 - 16:28
Mis à jour le 01 février 2017 - 16:30
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Natalie Portman Film Jackie
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©Bac Films
Natalie Portman est l'une des candidates à l'Oscar, pour son interprétation de Jackie Kennedy.
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"Jackie", le film du réalisateur chilien Pablo Lorrain qui sort ce mercredi, raconte les quelques jours qui ont suivi l'assassinat de JFK à Dallas, vécus par sa veuve. Natalie Portman interprète Jacqueline Kennedy et est, pour ce rôle, nommée pour l'Oscar de la meilleure actrice.

Candidate à l'Oscar de la meilleure actrice (qu'elle a déjà obtenu en 2011 pour Black Swan), Natalie Portman est exceptionnelle en First Lady dans Jackie (ce mercredi 1er sur les écrans français), le film qui raconte les quelques jours vécus par la veuve de John Fitzgerald Kennedy après l'assassinat de celui-ci à Dallas le 22 novembre 1963.

Réalisé par le Chilien Pablo Larrain, le film n'est pas un biopic au vrai sens du terme. Il ne parle pas de la jeunesse de Jacqueline Bouvier, de sa rencontre avec Kennedy, de son remariage après le drame avec Aristote Onassis de 1968 à 1975, de sa mort en 1994 à l'âge de 64 ans des suites d'un cancer. Non, le film est centré sur le drame de sa vie: l'assassinat de JFK à Dallas.

Pour se concentrer sur cette période et dresser le portrait d'une des icônes américaines, le réalisateur est parti de l'interview que réalisa, une semaine après le drame, un journaliste de l'hebdomadaire Life. Jackie Kennedy y raconte les événements, et le film utilise deux autres moyens pour cerner sa personnalité: un flashback sur un reportage télé de 1962 dans lequel elle faisait visiter la Maison Blanche, et en fin de film ses confessions à un prêtre à propos de son couple et de ses envies suicidaires après l'attentat.

Natalie Portman est impressionnante dans la plupart des scènes, par son mimétisme à la fois physique et vocal. Quand, de ses deux mains, elle couvre le crâne ouvert de JFK dans la voiture décapotable, sa tête sur ses genoux. Quand elle essuie le sang de son mari sur son visage, dans l'avion du retour. Quand elle enlève, de retour à la Maison Blanche, son tailleur Chanel rose ensanglanté qu'elle a refusé de changer tout au long de la journée. Quand elle annonce la nouvelle à ses deux jeunes enfants, Caroline et John, quelques jours avant leurs 6e et 3e anniversaires. Quand elle négocie pied à pied avec son beau-frère Bobby pour l'organisation des funérailles. Quand, seule dans les grandes pièces de la Maison Blanche, elle met le disque de la comédie musicale Camelot, sort ses bijoux, prend des médicaments, se verse des verres de vodka, allume cigarette sur cigarette. Quand elle choisit, sous la pluie, pieds dans la boue, l'emplacement de la tombe au cimetière militaire d'Arlington. Quand, sous son voile noir, elle marche derrière le cercueil, pendant la procession à pied qu'elle a imposée, malgré le danger, avec chevaux et joueurs de cornemuse. Quand elle pleure, seule face à son miroir. Quand elle raconte tout cela au journaliste de Life en exigeant de tout relire.

L'actrice occupe ainsi tout l'écran, porte tout le film, même si elle est entourée d'excellents seconds rôles: Peter Sarsgaard en Bobby Kennedy, le frère et ministre de la Justice de JFK (qui sera assassiné en 1968); Greta Gerwig en secrétaire particulière de Jackie Kennedy; Billy Crudup dans le rôle du journaliste de Life; le regretté John Hurt qui joue le prêtre; John Carroll Lynch en vice-président Lyndon B. Johnson, qui succède à JFK. Celui-ci est interprété, pour quelques rares apparitions, par un acteur inconnu mais qui lui ressemble (un peu), Caspar Phillipson.

C'est le 7e film du réalisateur chilien Pablo Larrain, 40 ans, qui jusqu'à présent s'était intéressé à des sujets concernant son pays. Son précédent film, Neruda, autre "anti-biopic" sur le célèbre poète chilien, est sorti sur les écrans français il y a moins d'un mois, le 4 janvier, après avoir été présenté à Cannes dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs.

Tourné en partie dans les studios de la Cité du cinéma de Luc Besson à Saint-Denis, Jackie adopte un ton sombre et grave, avec une musique lancinante et forte, des scènes filmées caméra à l'épaule, de nombreux gros plans sur le visage de Natalie Portman, un montage non chronologique. C'est une réalisation anti-glamour, dans laquelle le réalisateur n'a pas voulu décrire une Jackie Kennedy sympathique mais montrer comment, par amour et aussi par orgueil, elle a, notamment grâce à cette interview dans Life quelques jours après le drame, sublimé les 2 ans, 10 mois et 2 jours de présidence de son époux.

"Le président Kennedy meurt jeune. Après l’interruption brutale de son mandat, tout ce qu’il a accompli risque de tomber dans l’oubli", explique Pablo Lorrain. "Même dans la confusion de son propre traumatisme, Jacqueline Kennedy sait que quelqu’un doit finir l’histoire commencée par son mari. En quelques jours seulement, elle le fait passer du statut d’homme à celui de légende. Elle assoit son image et consolide son héritage. Ce faisant, elle devient elle-même une icône, connue à jamais du monde entier par son seul prénom… Jackie".

(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):

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