"Le grand jeu" : un thriller inspiré de l'affaire Tarnac (VIDEO)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 16 décembre 2015 - 02:14
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André Dussollier Melvin Poupaud Le Grand Jeu
Crédits
©Bac Films
Melvil Poupaud manipulé par André Dussollier dans une étrange affaire.
©Bac Films
Le premier film du réalisateur Nicolas Pariser, "Le grand jeu", qui sort ce mercredi sur les écrans, est un thriller politique à la française inspiré de "l'affaire Tarnac". André Dussollier et Melvil Poupaud s'en partagent l'affiche.

Un écrivain tombé dans l'oubli, un manipulateur agissant dans les coulisses du pouvoir, des militants d'extrême gauche, des combines politiques et diplomatiques, des services de police plus ou moins secrets: Le grand jeu, premier film du réalisateur Nicolas Pariser (ce mercredi 16 sur les écrans), est inspiré de "l'affaire Tarnac".

Pierre Blum (Melvil Poupaud), un écrivain de 40 ans qui a connu son heure de gloire au début des années 2000 mais est retombé dans l'anonymat, vit modestement dans un petit studio parisien. Un soir, il rencontre, sur la terrasse d’un casino où il assiste au remariage de son ex-femme, un homme mystérieux, Joseph Paskin (André Dussollier).

Que fait cet homme dans la vie? "Pour le dire simplement, mon métier consiste à rendre des services", explique-t-il. Il a l'air de bien connaître l'écrivain et, après l'avoir revu, lui propose 20.000 euros pour écrire, sous un pseudonyme, un livre d'appel à l'insurrection politique. Tout cela dans le but, un peu obscur, de déstabiliser certains milieux intellectuels et politiques.

Pierre, qui a besoin d'argent, s'engage dans cette affaire sans trop savoir où cela va l'amener. Ses rendez-vous avec Joseph Paskin sont de plus en plus mystérieux. Et au milieu du tumulte qui se crée dans les milieux politiques, il tombe amoureux de Laura, une jeune militante d’extrême gauche (Clémence Poésy), avec qui il va passer quelques jours dans une ferme où vivent des militants altermondialistes, anarchistes et gauchistes. Bientôt, rattrapé par son passé, il ne saura plus à qui se fier vraiment...

C'est le premier long métrage de Nicolas Pariser, 41 ans, qui avait déjà réalisé trois films politiques: en 2008 un court métrage, Le jour où Ségolène a gagné, qui raconte la journée d’une militante socialiste le jour de l’élection de Nicolas Sarkozy; en 2009 un moyen métrage, La République, histoire d'un député confronté à la rumeur de la mort du président de la République; et en 2013 un moyen métrage, Agit Pop, comédie burlesque sur les dernières heures d’un mensuel culturel.

Pour Le grand jeu, il s'est directement inspiré de l'affaire du "groupe de Tarnac", dans laquelle Julien Coupat et un groupe de militants d'extrême gauche vivant dans une ferme de Corrèze sont soupçonnés d'être à l'origine de sabotages de lignes SNCF sur des caténaires dans l'Oise, l'Yonne et la Seine-et-Marne en 2008.

Cette affaire, dit-il, lui a permis "de construire un récit qui mêlait l’appareil d’État français, la police et des militants d’extrême gauche. Jusque-là, j’avais plutôt l’intuition que les gauchistes n’intéressaient plus ni la police ni le pouvoir en général. Avec Julien Coupat et ses camarades, il y avait enfin des militants d’extrême gauche qui intéressaient à nouveau la police et des ministères régaliens. Cela me permettait de joindre les deux extrémités de la politique: des gens au pouvoir qui, en réalité, ne parlent jamais d’idées politiques, et des gens qui ne parlent que de ça mais qui ne sont jamais au pouvoir. Avec Tarnac ça s’articulait tout seul".

"Mais très vite, j’ai décidé de ne me pas m’intéresser plus que ça à l’affaire, de ne pas faire un travail poussé de documentation par exemple", ajoute-t-il. "J’ai cherché à être crédible mais mon ambition n’était pas de faire une enquête scrupuleuse. Surtout, je n’avais pas envie de faire de cette affaire le centre de mon film. Elle est le point de départ d’une démarche romanesque".

Le film comporte donc beaucoup de parts d'ombre et de suspense, avec une atmosphère de thriller politico-policier, à côté de séquences (un peu longues) plus directement politiques à la ferme des militants et de détours (pas toujours passionnants) sur des épisodes plus sentimentaux et personnels de la vie du héros.

On retrouve avec plaisir un Melvil Poupaud mature et crédible dans ce rôle d'écrivain pris dans un engrenage qui le dépasse, et surtout un André Dussollier magistral qui renforce, à chacune de ses apparitions, le côté mystérieux du film et son suspense pesant.

(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):

 

 

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