Télévision : les femmes toujours moins représentées

Selon une étude du Conseil supérieur de l'audiovisuel publiée ce jeudi, la part des femmes à la télévision reste insuffisante et ne représente pas la population française. L'information est le domaine le plus concerné par ces inégalités.

Les chiffres sont assez éloquents. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a publié ce jeudi son baromètre de la diversité à la télévision, analysant la présence des hommes et des femmes sur le petit écran.

Selon ce document, seules "37% des personnes dans l’information, les fictions, les documentaires et magazines sont des femmes alors qu’elles représentent 52% de la population française". Un chiffre qui n'a pratiquement pas évolué depuis 2014 (36%). Pour en arriver à ces chiffres, le CSA a analysé 1.600 heures de programmes sur 17 chaînes du 20 au 26 avril 2015 et du 18 au 24 mai 2015.

Certes un léger frémissement se fait sentir, notamment dans le domaine de la fiction. Ainsi, la présence des femmes y est passée de 37% en 2014 à 39% en 2015. De plus, elles obtiennent de plus en plus de rôles d'héroïnes (31% contre 25% en 2014), personnages principaux (44% contre 42%) et secondaires (35% contre 31%).

Mais dans le domaine de l'information, les résultats sont beaucoup moins encourageants. La part des femmes présentes à l'écran y reste stable d'une année sur l'autre à 36%. En revanche, l'aspect qualitatif de leur rôle est en baisse. Un aspect pourtant "tout aussi important que la quantité" selon Sylvie Pierre-Brossolette, membre du CSA en charge des questions de parité, citée par France Info. "Ça baisse chez ce qu'on appelle les femmes héroïnes (les présentatrices, NDLR). Ça ne monte que chez les journalistes de base. (...)La valorisation des femmes dans les postes importants reste le problème. Elle reste réduites à des rôles secondaire".

Un constat qui selon elle a une portée sur la société dont la télévision est "le reflet, et peut être aussi l'instrument correcteur. Parce que si les petites filles et les petits garçons regardent les éternels clichés se reproduire à la télévision, ils se disent que c'est normal".

Mais si Sylvie Pierre-Brossolette considère que ce chiffres sont "mauvais", elle précise cependant que plusieurs mesures et accords ont été récemment mis en place et n'ont pas forcément encore eu le temps de produire leurs effets.