TF1 autorisée à couper ses JT avec de la publicité

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Par AFP
Publié le 19 juillet 2017 - 19:46
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Gilles Bouleau, présentateur du journal de 20H00 de TF1, le 21 juin 2017 à Boulogne-Billancourt, prè
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© Benjamin CREMEL / AFP/Archives
Gilles Bouleau, présentateur du journal de 20H00 de TF1, le 21 juin 2017 à Boulogne-Billancourt, près de Paris
© Benjamin CREMEL / AFP/Archives

Le CSA a autorisé mercredi TF1 à introduire des publicités au milieu de ses JT, mettant fin à une exception qui privait la chaîne leader de revenus publicitaires, mais elle ne devrait les utiliser que lors de soirées événement.

"Dans la mesure où, il y a dix ans, TF1 occupait une position dominante sur le marché publicitaire, des restrictions lui avaient été imposées, l'empêchant de bénéficier de ces coupures publicitaires dans ses JT" que les autres chaînes avaient le droit de diffuser, a expliqué à l'AFP Nathalie Sonnac, conseillère au CSA. "Aujourd'hui, TF1 n'occupe plus la même position dominante, alors le CSA lui a accordé son entrée dans le régime de droit commun. Il n'y a plus d'exception".

Les coupures dans les JT de Jean-Pierre Pernaut et de Gilles Bouleau pourraient cependant rester rares. Le groupe n'a pas pris de décision à ce stade sur le fait d'introduire effectivement ces coupures, "puisque aucun des concurrents ne le fait", a indiqué une source proche du dossier à l'AFP. TF1 devrait les réserver à des soirées exceptionnelles, compte tenu du risque de perte d'audience lié à ces nouvelles pages de pub, selon la même source.

Par ailleurs, TF1 ne pourra toujours pas diffuser plus de 12 minutes de publicité par heure, un plafond valable pour toutes les chaînes.

- "Plus d'oxygène" -

Sur un marché global de 1,3 milliard d'euros pour la publicité à la télévision, cette modification de sa convention de diffusion devrait permettre à TF1 de vendre entre 10 et 40 millions d'euros de publicité supplémentaire chaque année, selon le CSA.

"Les revenus publicitaires sont le premier financement de la création en France", a souligné Nathalie Sonnac. "Cette coupure publicitaire, c'est l'occasion pour les chaînes de bénéficier d'un peu plus d'oxygène. Plus rien, juridiquement ou économiquement parlant, ne justifie que TF1 ne bénéficie pas d'un régime de droit commun comme en bénéficient les autres chaînes, dont M6."

TF1 souhaitait également diminuer ses obligations de diffusion d'émissions d’information et de programmes destinés à la jeunesse, mais s'est vue opposer un refus des sages. Le CSA a également rejeté la demande du groupe qui voulait faire de la promotion croisée avec sa chaîne d’information LCI.

La chaîne M6 a par ailleurs été autorisée à mutualiser son obligation de production musicale au niveau du groupe (W9, Paris Première, M6 Music), a indiqué le CSA mercredi.

- "Si ça peut les aider, tant mieux" -

En contrepartie, le régulateur a fait acter des modifications dans les conventions des deux chaînes, portant notamment sur "la représentation des femmes à l’écran, avec un objectif de parité pour la présence d’expertes sur les plateaux de télévision", "la mention de programmes en faveur d’une alimentation et d’une activité favorables à la santé" ou "le renforcement des stipulations relatives à l’audiodescription".

Interrogée mercredi par les députés sur ce sujet, la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, a déclaré qu'elle ne voyait "pas d'inconvénient" à ces nouvelles pages de pub.

"Nos partenaires TF1 et M6 ne vont pas spécialement bien, si pour que TF1 se porte mieux il faut autoriser une coupure publicitaire dans le journal je n'y vois pas d'inconvénient. Le marché publicitaire n'est pas formidable, si cela peut les aider tant mieux", a déclaré Delphine Ernotte, tout en insistant sur le fait que le service public ne mettrait jamais de publicité dans ses JT.

"Les téléspectateurs n'adorent pas la publicité, et les annonceurs sont extrêmement vigilants quant à la qualité du moment où la publicité coupe un programme", a remarqué Nathalie Sonnac, du CSA. "TF1 n'a pas intérêt à faire de la publicité dans tous les sens (...) S'ils n'aiment pas la publicité, les téléspectateurs iront sur France 2, et si la publicité est trop longue, ils resteront sur France 2."

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