L'Opéra de Paris, 350 ans et "toujours moderne"

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Par Marie-Pierre FEREY - Paris (AFP)
Publié le 29 janvier 2018 - 13:54
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La façade de l'opéra Garnier à Paris, le 3 octobre 2016
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© JACQUES DEMARTHON / AFP/Archives
La façade de l'opéra Garnier à Paris, le 3 octobre 2016
© JACQUES DEMARTHON / AFP/Archives

L'Opéra de Paris fête la saison prochaine ses 350 ans avec un hommage marqué au grand répertoire français, de Rameau à Berlioz, sans renoncer à porter un regard "moderne" sur les oeuvres, "une vitalité nécessaire" pour son directeur Stéphane Lissner.

"Il faut être capable de rapprocher ces deux extrêmes que sont le contemporain et la tradition", souligne l'ancien patron de La Scala de Milan, qui annonce lundi dans une soirée exceptionnelle sa quatrième saison.

Elle sera marquée par un double anniversaire: l'ouverture de la salle Bastille il y a 30 ans (1989) et la fondation par Louis XIV en 1669 du premier opéra permanent au monde, l'Académie royale de musique, à Paris.

En 2017, après deux années plus difficiles marquées par les attentats à Paris et les grèves liées à la Loi Travail, "les voyants sont au vert", constate Stéphane Lissner.

Les deux salles du Palais Garnier (2.105 places) et de l'Opéra Bastille (2.745 places) ont attiré en 16/17 plus de 859.000 spectateurs (+7%) dont un taux record de 23% d'étrangers.

"On a battu en 2017 un record absolu de recettes de billetterie avec 73 millions d'euros contre 69 millions et on devrait équilibrer le budget, voire dégager un bénéfice en dépit de la baisse de la subvention publique".

La baisse d'environ dix millions d'euros en dix ans de l'apport de l'Etat (45% du budget) a été plus que compensée par la hausse du mécénat, qui atteint 15,7 millions (hors taxes) en 2017

Pour attirer le mécénat, il faut créer l'événement: c'est pourquoi Stéphane Lissner annonce dès à présent les festivités des 350 ans, qui déborderont sur septembre-décembre 2019, avec plusieurs grandes expositions dont l'une au Musée d'Orsay, "Degas à l'Opéra" (qui voyagera à Washington) et une autre sur l'Opéra aux XXe et XXIe siècles au Centre Pompidou-Metz.

Au programme de cette saison anniversaire, trois fleurons du répertoire français: "Les Huguenots" de Meyerbeer, présents lors de l'ouverture du Palais Garnier en 1875, "Les Troyens" qui avaient inauguré la salle Bastille en 1989 et "Les Indes galantes" de Rameau, mise en scène par l'artiste contemporain Clément Cogitore.

- Hip hop au Palais Garnier -

"Les Indes galantes" promettent un électrochoc: l'an dernier, Cogitore avait fait un tabac sur le site internet de l'opéra avec un film où la musique de Rameau se mariait formidablement à une danse urbaine, le "krump", né dans les ghettos de Los Angeles.

Romeo Castellucci, dont le "Moïse et Aaron" visionnaire avait débuté le mandat de Lissner en 2015, s'attachera en 2019 au meurtre de Caïn et Abel avec le très rare "Primo omicidio" ("Le premier meurtre") de Scarlatti, dirigé par le Belge René Jacobs.

Le trublion russe Dmitri Tcherniakov s'attaquera aux "Troyens" dirigés par Philippe Jordan et un autre enfant terrible de l'opéra, le Polonais Warlikowski montera Lady Macbeth de Mzensk.

L'affiche propose aussi un nouveau "Don Giovanni" (confié au Flamand Ivo van Hove) et une nouvelle "Traviata" mise en scène par l'Australien Simon Stone, réputé pour ses relectures stupéfiantes de "Médée" ou des "Trois Soeurs" au théâtre.

"Bérénice" d'après Racine sera donné en création mondiale dans le cycle dédié à la littérature française, avant "Le Soulier de satin" de Claudel en 2021.

Côté danse, on guettera le retour du grand chorégraphe suédois Mats Ek, qui avait juré qu'il quittait la scène, avec deux créations dont une sur le "Boléro" de Ravel.

"Chapeau, Mademoiselle Dupont" lance Stéphane Lissner à sa directrice de la danse, nommée après le départ spectaculaire de Benjamin Millepied en 2016.

Aurélie Dupont a réintroduit la tradition avec trois grands ballets par saison ("Cendrillon", "La Dame aux Camélias" et "Le Lac des Cygnes" en 18-19) tout en invitant de nouveaux chorégraphes, comme la Canadienne Crystal Pite, qui avait séduit la saison dernière avec "The Season's Canon" et revient la prochaine saison.

Le prestigieux Palais Garnier abritera aussi pour la première fois (26 décembre 2019) une "battle" de hip hop, conçue avec la plus grande compétition internationale organisée en France, le "Juste debout".

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