La chasse aux taxis clandestins s'intensifie dans les aéroports parisiens

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Par AFP
Publié le 11 août 2017 - 23:39
Mis à jour le 12 août 2017 - 00:10
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Dans leur voiture banalisée, les policiers scrutent les files de véhicules devant les terminaux avec une mission: "faire du flagrant délit" pour enrayer le marché des taxis clandestins aux abords de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle.

Ces chauffeurs qui viennent racoler illégalement des voyageurs dans les aérogares "sont très organisés", souligne Fred, qui fait partie de la vingtaine de fonctionnaires de la police des taxis - les "Boers" - basés à l'aéroport.

Ils ciblent la clientèle fortunée, en guettant notamment "les arrivées en provenance de Dubaï ou Francfort", et se préviennent entre eux en temps réel lorsque la police tourne, explique Fred, en civil et accompagné par deux autres fonctionnaires de la préfecture de police de Paris.

Ces derniers sont venus en renfort dans le cadre d'une opération présentée à la presse vendredi et destinée à "déstabiliser" le marché des taxis clandestins, selon le commissaire divisionnaire Muriel Rault.

Elle vise les chauffeurs qui s'affranchissent de la régulation stricte du transport de personnes : VTC qui prennent en charge des clients sans réservation préalable, voire particuliers qui s'improvisent taxi et font payer à la tête du client. Avec ou sans l'aide de racoleurs qui démarchent les passagers au niveau des sorties.

"Ils se font de l'argent facilement et rapidement, en facturant jusqu'à 120 euros un trajet jusqu'à Paris" alors que le forfait applicable entre Roissy et Paris va habituellement de 50 à 55 euros, explique Fred.

Tout cela au nez et à la barbe des taxis, tenus de rejoindre une file d'attente, parfois jusqu'à 5 heures, avant de prendre en charge un client à Roissy. L'enjeu est d'importance: chaque jour à Roissy, les taxis font en moyenne 7.000 à 8.000 prises en charge, selon la préfecture déléguée aux aéroports.

- 'Sangsue' -

Les racoleurs ? Un "fléau", une "sangsue", peste une chauffeuse de taxi. "Nous on paie la licence, la voiture, la sécurité sociale, les impôts..." énumère-t-elle, en refusant comme ses collègues de donner son nom.

Depuis le début de l'année, selon la préfecture déléguée aux aéroports, 425 chauffeurs ont été interpellés à Roissy pour infraction aux règles de prise en charge et travail illégal, dont 41 pour exercice illégal de l'activité de taxi.

La multiplication des contrôles de police laisse la chauffeuse de taxi indifférente. "Pendant qu'ils en verbalisent certains, d'autres racoleurs sont en train de charger des clients juste à côté", peste-t-elle.

Les relations entre taxis et racoleurs sont exécrables aux abords de Roissy et d'Orly, comme autour de la gare du Nord à Paris. "Il y a tout le temps des bagarres", résume un chauffeur de taxi.

Le constat est partagé par les autorités et le gestionnaire des aéroports, le groupe ADP, pour qui la "cote d'alerte" était atteinte, explique à l'AFP son PDG, Augustin de Romanet.

ADP participe au volet prévention de l'opération en déployant au niveau des arrivées une campagne d'information en français, anglais et chinois. Au-dessus des tapis à bagages, des panneaux indiquent ainsi aux passagers où trouver un taxi officiel et les tarifs applicables.

"Je ne souhaite pas que par inaction, nous soyons responsables de blessures ou plus", souligne M. de Romanet.

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