Frontières fermées : comment se déroule un vol hors de l'Union européenne ?

Auteur(s)
M.B., pour FranceSoir
Publié le 27 février 2021 - 19:00
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Roissy CdG
Crédits
FS
Roissy (co)vide.
FS

Pour lutter contre la propagation du Covid-19 et de ses variants, il est interdit depuis le 31 janvier 2021 par décret gouvernemental, de se rendre dans un pays hors Union européenne sauf en cas de motifs « impérieux » : familial, sanitaire ou professionnel. France Soir l’a fait pour vous lors d’un voyage pour la Turquie.

15 février 2021 - 09h15
Aéroport CDG Terminal 2F : arrivée dans un terminal quasiment désert en ce début de vacances scolaires de la zone C normalement pris d’assaut par les vacanciers amateurs de sports d’hiver en tous genres. Cette année, la saison semble bien mal débuter au vu du très faible nombre de voyageurs présents dans l’aérogare. Ce lundi 15 février marque par ailleurs la fermeture pour une durée indéterminée du terminal 4 de l'aéroport d'Orly en raison de l'effondrement du trafic aérien.

Pour éviter des mouvements de foule trop importants, les aéroports ne sont accessibles depuis plusieurs mois maintenant, qu’aux personnes munies d’un billet d’avion. Nous pénétrons dans l’enceinte de l’aéroport après un premier filtre de sécurité, aux portes d’entrée.

À l’embarquement, l’agent aéroportuaire contrôle nos tests PCR et nos attestations dérogatoires de déplacement hors de l’Union européenne au motif professionnel. Elle nous confirme que les vols sont quasi vides. Ces nouvelles mesures strictes, ont pour conséquence d’obliger les compagnies à débarquer de nombreux voyageurs, empêchés de quitter le territoire par les agents de la police des frontières très présents ces derniers temps pour traquer ceux qui invoquent des « motifs impérieux » non-vérifiables ou trop peu circonstanciés.

Au comptoir de Turkish Airlines, Agnès l’hôtesse au sol nous accueille dans un grand sourire. En plus des traditionnels passeports et billets, elle nous réclame nos tests PCR de moins de 72h. Vérification faite, elle imprime nos cartes d’embarquement avec la mention Test PCR OK. Elle nous apprend ensuite qu’ « il y a deux jours, les policiers ont fait débarquer 60 passagers sur 80 sur le même vol. Ce sont surtout ceux qui invoquent des motifs familiaux. », nous indique-t-elle, l’air un peu désolé pour ces voyageurs. « Vivement que l’on reprenne nos vies normales et que l’activité redémarre, car cela devient difficile moralement » nous confie t’elle en nous souhaitant un bon voyage. Pour rappel, le secteur aérien est durement touché par la crise du COVID-19 et les prévisionnistes évoqueraient un retour à la « normale » pour 2024, au mieux.

10h : L’heure de passer les contrôles. Et ils prennent bien plus de temps que d’habitude. Un policier de la PAF nous demande le motif de notre déplacement et contrôle nos justificatifs avec attention, carte de presse comprise. Impossible de passer ce filtre avec une réservation d’hôtel classique. Notre qualité de journaliste et le motif de déplacement professionnel de notre voyage rassurent les forces de l’ordre. On nous laisse passer. 

10h30 : Nous procédons à l’embarquement. Juste avant l’entrée de l’avion, dans le couloir d’accès, une hôtesse de Turkish Airlines nous propose un kit d’hygiène avec deux masques et deux lingettes désinfectantes. Le système semble désormais bien rôdé. Le vol est effectivement bien vide.

16h30 : Nous atterrissons à l’aéroport d’Istanbul dans les temps, malgré des pistes blanchies par la neige et des conditions météorologiques difficiles. Ce nouvel aérogare flambant neuf d’Istanbul succède à l’ancien aéroport Atatürk et affiche des dimensions pharaoniques. Un hub d’importance pour l’Asie et le Moyen Orient, devenu le premier aéroport du monde en superficie, surpassant Londres, Paris, Amsterdam et Francfort. À noter que le trafic des passagers dans les aéroports européens a dégringolé de 70,4 % en 2020, régressant à son niveau de 1995 sous l'effet du Covid-19.

Et dès les premiers pas sur le sol turc, force est de constater que la Turquie semble avoir pris toute la mesure de la situation sanitaire. Des agents aéroportuaires habillés de bleu, demandent au passager qui l’aurait oublié de mettre leurs masques. Les voyageurs peuvent utiliser les bancs et sièges mais doivent laisser un décalage entre eux, sous peine encore une fois d’être déplacés par ces agents anti Covid-19. Même aux toilettes, une jauge matérialisée dès l’entrée, indique le pourcentage de remplissage des lieux. Enfin des tests PCR sont proposés à l’aéroport et depuis fin janvier dernier, les passagers peuvent également réaliser au sein de l’aéroport, leurs tests sérologiques COVID-19.

17h30 : Départ pour un vol de transit pour Antalya, station balnéaire réputée du sud du pays. 1h30 plus tard nous arrivons dans un aéroport qu'on découvre peuplé de jeunes sportifs venus de toute l’Europe. Pêle-mêle, des cyclistes de l’équipe nationale de Slovaquie, des footballeuses de l’équipe nationale d’Ukraine ou encore de Tchétchénie. Car du fait de son climat favorable, Antalya sert de camp d’entraînement idéal pour de nombreux sportifs du monde entier.


22 février 2021 – 15h30

Après un séjour d’une semaine, l’heure du retour en France à sonné. 48 heures plus tôt, après avoir fait un test PCR à l’hôtel stambouliote où nous séjournions, nous recevons les résultats par voie électronique : négatifs. Nous pouvons donc rejoindre l’aéroport l’esprit tranquille. L’entrée est laborieuse avec des contrôles renforcés et la présence apparente de nombreux militaires.

Destination touristique prisée, la Turquie ne prend en effet pas ces questions sanitaires à la légère. Le pays s’est positionné dès juin 2020 comme le premier pays européen à lancer son programme «Safe Tourism», un système certifié de lutte contre la propagation du Covid-19. « Notre programme de certification doit garantir que nos visiteurs puissent passer leurs vacances en Turquie en toute sécurité dans un environnement où les mesures barrières sont respectées, et ce pendant tout leur séjour. » explique le ministre du Tourisme et de la Culture Mehmet Nuri Ersoy..

A l’enregistrement, le test PCR nous est ici aussi demandé par l’hôtesse. Formalité faite, nous pouvons nous rendre à l’embarquement. Encore une fois l’avion est à moitié vide. Arrivés à Roissy-Charles de Gaulle en début de soirée, un premier filtre policier nous attend juste à la sortie de l’avion. Il s’agit là de contrôles migratoires. En revanche juste avant d’arriver aux contrôles de la police aux frontières, dans la queue des passagers, un filtre réalisé par des infirmières vérifie que nous sommes bien en possession d’un test PCR négatif de moins de 72H. Le contrôle à la PAF se passe rapidement, sans zèle excessif. Nous voici à Paris.

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