Corrections des examens : il faut motiver les notes selon le médiateur
En 2015, le médiateur a reçu 1.409 réclamations sur les examens et concours, soit 18% des saisines des usagers. Le nombre de griefs en la matière a progressé de 33% depuis 2010. Les corrections et l'évaluation se déroulent dans un temps très court et les décisions du jury ne peuvent pas être réexaminées en raison du principe de leur souveraineté, souligne le médiateur.
Les copies du bac et du BTS comportent une case destinée aux appréciations du correcteur, qui n'est pas toujours remplie, provoquant l'incompréhension des candidats qui demandent à les consulter. Pour les épreuves orales, les examinateurs renseignent fréquemment une appréciation écrite sur une fiche, mais elle peut "être très succincte", par exemple "le candidat ne maîtrise pas le sujet", explique le médiateur.
Alors qu'actuellement la circulaire d'organisation du baccalauréat "invite les correcteurs à être explicites dans leurs annotations en tête et en marge des copies", le rapport estime qu'il faut rendre cette pratique obligatoire en l'inscrivant dans un décret. Il suggère même une grille numérisée "portant notation et appréciation" que les candidats pourraient consulter avec un mot de passe.
Sans prôner une instance d'appel des décisions du jury, le médiateur plaide pour que les recteurs et chefs de service soient autorisés à faire réexaminer une copie "lorsqu'il leur apparaît qu'une erreur manifeste d'appréciation a été commise". Cela concernerait les cas de "discordance manifeste" entre la note et l'appréciation du correcteur ou bien de "pratique de notation anormale d'un correcteur ou d'un examinateur, qui n'aurait pas été rectifiée en commission d'harmonisation".
L'idéal serait de procéder à une double correction des épreuves écrites et de mobiliser deux examinateurs pour les oraux, car "de nombreuses études ont montré" que les notes pouvaient beaucoup différer d'un correcteur à l'autre, "notamment en sciences humaines mais pas uniquement", souligne le rapport. Mais cela n'apparaît pas faisable compte tenu des coûts d'organisation et de "l'insuffisance du vivier de correcteurs".
Pour repérer d'éventuelles erreurs de notation, le médiateur réitère donc une recommandation de 2007: rendre obligatoire la tenue de commissions d'harmonisation des notes, qui actuellement "fonctionnent peu ou mal".
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