Rennes : les parents veulent appeler leur enfant "Derc'hen", l'administration refuse
C'est face à un casse-tête administratif que des parents bretons se sont retrouvés au moment de choisir un prénom pour leur enfant. Les service de l'état-civil de la ville de Rennes (Ille-et-Villaine) ont publié un communiqué mardi 23 pour expliquer pourquoi en août 2017 un agent a refusé d'enregistrer un enfant que ses parents voulaient appeler "Derc'hen".
L'enfant est né le 21 août 2017 et ses parents semblaient tenir particulièrement à ce prénom breton. Or, il a été refusé. Une situation étrange car il y a bel et bien des personne s'appelant Derc'hen nées en France. L'état-civil de Rennes en a même enregistré en 2007. Erreur de l'administration? Zèle de l'agent d'état-civil qui pensait agir "dans l'intérêt de l'enfant" comme il en a le droit (et le devoir)? Pas du tout.
La "faute" vient en effet d'une circulaire 2014 (voir ici) qui précise les signes diacritiques autorisés dans les prénoms. Et l'apostrophe n'en fait pas partie, tout simplement. Aussi les parents, obligés d'enregistrer leur enfant à l'état-civil, ont dû se résoudre à l'enregistrer sous l'orthographe "Derchen". Comme la circulaire date de 2014 et n'est évidemment pas rétroactive, les enfants nés avant cette date pouvaient, eux, tout à fait s'appeler "Derc'hen".
Voir aussi: >Des parents souhaitent appeler leur enfant Jihad: un prénom polémique et rare en France
Malgré tout, la maire (PS) de Rennes Nathalie Appéré, qui assure vouloir s'engager dans la promotion de la langue bretonne, a annoncé qu'elle saisira la garde des Sceaux pour envisager une modificationde la circulaire.
C'est la deuxième fois qu'un petit Breton né en 2017 voit son prénom refusé du fait de la circulaire. Un tribunal de Quimper a ainsi invalidé le prénom "Fañch" que portait un bambin né au mois de mai. Le texte de 2014 n'autorisait pas en effet l'usage du "ñ" qui n'est pas reconnu dans la langue française.
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